Les routes touristiques en France

Le nom des rues : patrimoine historique !

Le nom des rues patrimoine historique 1Les rues, elles ont toutes un sens, et rarement unique ! Depuis cinq siècles qu’on leur donne un nom, elles en ont pris plus d’un. Souvent pittoresques, parfois poétiques, et même tirés à hue et à dia par les aléas de la politique, les noms de rues possèdent leur propre histoire. Bien qu’elles trahissent de temps à autre un manque cruel d’imagination, ces dénominations attestent d’us et coutumes aujourd’hui disparus ; comme le droit d’un propriétaire d’attribuer son patronyme à une rue nouvelle. Mais en tant que jalons du passé, elles sont au cœur de la construction de notre mémoire collective.

Souvenirs d’un bâtiment disparu, d’une personnalité marquante, d’une enseigne célèbre ou de l’emprise d’une profession dans un quartier, ces appellations, plus ou moins réelles ou fantaisistes, racontent chacune un pan de l’histoire d'un village ou d'une ville. L’importance des noms des rues lors de vos balades touristiques dans une villes et villages peuvent s'avérer une source de renseignements importantes. Savez-vous ce qu’est un odonyme ? Il s’agit d’un nom désignant une rue, une ruelle, une place, une route, un chemin… En France, certains odonymes reviennent souvent : avenue du Général-de-Gaulle, rue Pasteur ou Jean-Jaurès, square Jean-Moulin, boulevard Victor-Hugo ou Gambetta… Mais, quelle histoire se cache derrière le nom de cette rue ?... D’où viennent les noms de nos rues ?...  Ils font partie intégrante de notre paysage urbain. Mais comment ont-ils été choisis ? S’il y a un pays où l'histoire et la politique se reflète dans la rue, c’est bien la France.

Au détour d’une rue, lors d'une visite d'un village, d'une ville ; le nom peut-être important. De nombreuses rues portent dans leur toponymie les traces d’une ancienne activité professionnelle et aux corporations qu’elles abritent ou ont abritésrue de la Boucherie, de la Forge… la rue de la parcheminerie désigne ainsi logiquement l’établissement à l’époque médiévale de fabricants de parchemins. A Clermont-Ferrand, certaines rues de quartier sont baptisées : rue de La Foi, de La Vaillance, du Courage, de la Confiance, Du Devoir…Anodins ces petits noms de rue dans un quartier ouvrier des usines Michelin ? Au Pouliguen un petit chemin portait le nom de chemin des mules : en référence au temps ou les paludiers y passaient pour aller sur les marais salants. La rue des Tanneurs traverse le quartier des tanneries qui étaient établies sur le long d'un cours d'eau. Il n’était pas rare que certaines industries et métiers se concentrent autour de certaines rues, ce qui s’est manifesté dans leur dénomination. 

Les étonnants noms de nos avenues, rues, ruelles et chemins

La rue du château, la rue des fossés, la rue des remparts rappelent l'emplacement d'un édifice. La rue de l’ombriere à Bordeaux rappelle le palais d’Elienor d'Aquitaine. La rue Contrescarpe : mémoire d’une ville close. Une contrescarpe est un terme architectural qui désigne la pente extérieure du fossé d’un ouvrage fortifié. Elle fait face à l’escarpe, correspondant au versant intérieur, côté fortification. Dans le quartier Saint-Paul à Paris, IVème arrondissement, la rue des Lions Saint-Paul, ouverte sur une partie de l’ancien hôtel du même nom, était l’espace où se trouvaient les cages des lions du roi. Se promener aujourd’hui en regardant les plaques de rue, c’est prendre une leçon d’histoire. Les héros de la Nation sont vénérés, tandis que certains évènements sont prudemment effacés, bien souvent par choix politique. Certaines rues portent des noms, liés à leur emplacement géographique : rue de la Rivière. A leur importance : Grande Rue. Aux monastères  : rue Saint-Jacques, rue de l'Abbaye. Connaître l’origine des noms des rues, c’est faire la toponymie des lieux !

En France, les noms de rues datent du Moyen Âge. Le nom des rues était alors attribué en fonction de la situation de la rue ou du lieu qu’elle désservait comme la rue des abattoirs, la place du marché, la route des pins. Elles décrivaient les chemins à prendre : à Tournus, "rue allant de la place de la petite boucherie à la poterne de l’abbaye", ou, très clairement aussi, à Montpellier "traversa que va a las filhas" : passage qui va aux filles de joie". L’impasse Traînée, maintenant rue Norvins, tient son nom du fait qu’on y traînait de la viande pour y piéger les loups.

Nommer un champ, un hameau, un chemin, une maison permettait de situer le lieu dont on parlait quand les plans n’existaient pas. Les premiers écrits : capitulaires, bulles, registres paroissiaux, cartes et correspondances diverses, les lieux dits de l’Hermitage portaient le nom d’un champ, d’un résident, d’un propriétaire, d’une destination, d’un arbre …On retrouve ces noms sur le cadastre napoléonien et les relevés parcellaires. 

À cette époque, on nomme les voies de communication en fonction de leurs usages ou de leurs particularités. Ainsi, la rue de l’Hôpital mène à un hospice,  le passant savait qu’il risquait de passer un sale quart d’heure lorsqu’il s’engageait dans la rue de la Grande-Truanderie, sur la place du Marché on trouve… le marché. Au Moyen Âge, le piéton savait aussi quel genre de rencontres il pouvait faire dans la rue Trace-Putain. Le nom de rue le plus fréquent est "rue de l’Église", que l’on retrouve près de chaque clocher de nos villes et villages. Voilà qui nous ramène au temps des cathédrales, c’est-à-dire au Moyen Âge.

À la fin du XVIe siècle, pour la première fois, les rues prennent des noms sans rapport avec le lieu où elles se trouvent. Sully, ministre et conseiller du roi Henri IV, veut renforcer le pouvoir royal en baptisant de nombreuses rues "rue Royale", "rue du Trône", "rue de la Royauté", … Une propagande bien compréhensible, car nous sommes alors en pleines guerres de Religion.

La rue perpendiculaire au Parlement de Bretagne à Rennes a connu une succession de noms différents au cours de son histoire. En 1726, le roi de France Louis XV assoit son pouvoir sur la région en renommant les rues alentour : "rue Royale" (pour le roi), "rue Dauphine" (pour le dauphin) et "rue de Toulouse" (pour le conte de Toulouse, représentant du roi dans la région). En 1789, la rue royale devient la "rue de la Révolution". Sous Napoléon, elle est rebaptisée "rue de l’Empire". Aujourd’hui, c’est la "rue Nationale"… Modifié symboliquement à chaque changement de régime, le nom de la rue représente de tout temps le pouvoir en place.

Cotignac plus beaux villages cite de caractere place de la mairie routes touristiques du var guide touristique de la provence alpes cote d azurÀ partir du XVIIe siècle, on entre dans une ère nouvelle, celle des toponymes de décisions créés par les autorités en place qui supplantent les noms créés peu à peu par l’usage populaire. c'est une tradition nouvelle, celle de rendre hommage à des personnages historiques vivants ou morts grâce aux noms de rues. Noms de personnages politique, artistes ou notables comme rue Molière, place Colbert, rue Richelieu,... C’est l’ère de la commémoration des héros, des puissants qui commence alors, ou du moins un système honorifique local qui prit naissance sous l’Ancien Régime.

A la révolution, les noms célèbres laissent place à des valeurs du moment, exit les "rue Royale" ou les voies portant des noms de saint. La Révolution s’attacha à faire disparaître les vocables religieux et aristocratiques au profit des « grands hommes », à savoir des célébrités locales : gens de lettres, artistes, médecins… qui se distinguèrent par l’exemplarité de leur vie ou par un unique trait de dévouement. Il fallut effacer tout ce qui portait un relent de foi chrétienne ; les rues dédiées à un saint se virent raccourcir le toponyme ; la rue Saint-Denis devint la rue Denis, la rue Saint-Jacques, la rue Jacques ainsi de suite… Pour marquer la rupture avec l’ancien régime les noms de rue furent jetés aux orties et les comités de quartier s’en donnèrent à cœur joie pour rebaptiser les artères de la ville ; manifestement l’imagination était au pouvoir.

C’est la naissance des "rue de l’Égalité", "place de la Liberté" ou "route de la Nation", on vit fleurir les rues de la Révolution, rue de la Constitution, jamais bizarrement, une place de la Guillotine. La rue Notre-Dame-des-Victoires devient rue des Victoires-Nationales. La Révolution fait du passé table rase. 

Au XVIIIe siècle, les rues sont systématiquement nommées et recensées : certaines d’entre elles garderont leur nom primitif, d’autres seront rebaptisées. C’est à Paris, en 1728, que leur nom apparaît sur des écriteaux aux carrefours, puis, en 1844, sur des plaques émaillées, en caractères blancs sur fond bleu. Siècle après siècle, certains lieux changent de nom en fonction des changements de régime. La place Louis-XV, appelée ainsi en 1772, devient place de la Révolution en 1789, place de la Concorde en 1795, puis à nouveau place Louis-XV, place Louis-XVI en 1826, pour enfin redevenir place de la Concorde après 1830 !

Sous Napoléon, les généraux d’Empire : Murat, Ney, Masséna et les victoires militaires françaises font leur apparition. On ne compte plus les rues d’Austerlitz, rue Masséna, rue Wagram, rue Magenta… C’est à ce moment que l’on voit apparaître des odonymes rappelant les grandes victoires de l’empereur ou des personnages militaires. Les héros de la IIe et de la IIIe République seront aussi honorés : quelle ville aujourd’hui n’a pas sa rue Jean-Jaurès ? Les boulevards Voltaire apparurent souvent après 1870, signe anticlérical plus qu’hommage littéraire, au cours de la crispation républicaine que vécut la France inondée par les mannes de Gambetta, Jules Ferry, Aristide Briand, Paul Bert et les autres.

Les rues du 14-Juillet sont tardives, elles datent du triomphe de la République, entre 1880 et 1900. C’est que les municipalités nouvellement élues balayèrent allègrement devant leur porte, dans un grand jeu de chaises musicales, les souvenirs de moinillons, d’ursulines, de cordeliers fâcheux, souvenirs d’histoire locale qui conservaient des reflets religieux, donc réactionnaires. Les rues se virent dotées de Louis Blanc, Raspail, parfois Robespierre, de sorte à produire dans l’esprit du quidam une invisible révolution culturelle. Cependant la chronologie des rues est trompeuse ; en voyant J.-J. Rousseau, on a une image du XVIIIe , alors que la voie n’a été baptisée, comme à Saint-Étienne, qu’en 1905, dans la foulée de Zola en 1904, ou Danton en 1907.

Plus tard viendront les grandes figures de la Première Guerre mondiale, comme Georges Clemenceau, et de la Résistance, comme Jean Moulin. La politique prit son véritable essor au XIXe siècle, plaquant les héros du jour à l’angle des façades. En décembre 1915, alors que la guerre fait rage, la Ville de Rennes renomme deux rues du centre-ville. Elles empruntent leurs noms à deux personnes tuées sans porter les armes : Jean Jaurès, assassiné juste avant la déclaration de la guerre, et Édith Cavell, une infirmière fusillée par les Allemands pour des faits d’espionnage. Geste symbolique : elles remplacèrent le pont et la rue de Berlin.

Patrimoine négligé et menacé

Le nom des rues patrimoine historique 2De nos jours, les noms de rues n’ont plus de nomenclature précise et un mélange de toutes les tendances historique se retrouve dans les noms de rues d’une ville. L’urbanisation galopante et la réhabilitation de nos vieux quartiers sont redoutables pour nos vieilles rues et en engendrent de nouvelles qu’il faut baptiser. C’est ainsi qu’un square fut nommé en 1986 d’après le brave Pierre Bernadas, président du comité de pétanque de la Gironde, dans son quartier de La Bastide.

D’où des décisions malheureuses : tendance fâcheuse au mimétisme ambiant, manie d’honorer les militaires, les anciens maires, les notables locaux et politiciens douteux… Souvent le manque d’imagination conduit à une solution de facilité : le nouveau quartier voit alors décliner les rues aux noms de fleurs ou d’arbres et le ridicule peut aller jusqu’aux noms de poissons. La monotonie de ce manque de diversité ne permet évidemment pas la réappropriation par les habitants. Tous ces exemples ne sont pas hélas des exceptions. Ils prouvent non seulement la fragilité de la mémoire et de ses repaires, mais encore la nécessité de rester vigilants afin d’éviter qu’elle ne meure, pour peu qu’on l’y aide par simple négligence… ou malveillance.

Gardons le souvenir des fontaines, des arbres et des croix, et aussi des métiers ou des commerces. Certains noms de rue sont tirés d’enseignes, particulièrement d’auberges disparues : rue du Chapeau-Rouge, rue des fours, ruelle des moulins, chemin des jeux, rue du Jeu-de-Paume. Les institutions diverses, églises, mairies, hospices,... ont bien sûr fourni leur tribu au fil des siècles, et plus tard les gares. Tous ces noms de rues, de monuments, de statues, de plaques, simples inscriptions qui n’accrochent plus parfois l’œil du passant, racontent notre histoire.

"Tirer un trait sur le passé, ne paraît pas être la bonne méthode pour construire l’avenir. Paul Valéry disait : “La mémoire est l’avenir du passé ». Je ne sais plus qui a dit : “Un peuple qui oubli son passé est condamné à le revivre ”. De même : “Français, vous avez la mémoire courte”. Preuves, s’il en est, de la fragilité de la mémoire". Convainquons nos édiles de mentionner les anciennes appellations sur nos plaques de rues et de ressusciter les noms de lieux-dits lors de l’ouverture de nouvelles voies. 

La rue de notre enfance a porté une contribution essentielle à la construction de notre identité, de notre personnalité et de notre moi-intime. Son nom, même banal, n’est donc pas anodin. Il est grand temps que les guides touristiques n’attirent plus seulement l’attention des promeneurs sur les “joyaux de l’ancien régime” mais également sur les particularités des témoins de notre histoire sociale. Et cela n’a rien de passéiste que de faire vivre notre mémoire collective pour la transmettre aux nouvelles générations et éviter ainsi son effritement. Les citoyens ont leur mot à dire et peuvent s’opposer aux changements de nom et aux choix douteux ; surtout ils sont une force de proposition.

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