Saint-Pal-de-Chalencon (Petite cité de caractère-43)

Cité médiévale, Saint-Pal-de-Chalencon, est une commune de Haute-Loire en région Auvergne, à 30 km de La chaise-Dieu, aux confins des départements de la Loire et du Puy-de-Dôme. Elle a été labellisée "Petite Cité de Caractère". Elle est située au Sud des Monts du Forez, au cœur de la Vallée de l’Ance, à 887 m d’altitude, à mi-chemin entre Saint-Etienne et du Puy en Velay (50 kms).

Cette ancienne cité médiévale, occupe une place privilégiée aux portes du Velay, à proximité du Parc Naturel du Livradois-Forez, procurant quiétude et plaisirs de la nature aux visiteurs tout en révélant la spécificité des grands espaces qui caractérise le site. Son patrimoine pittoresque et son environnement "nature" en font une étape agréable sur la route de vos vacances, et même un lieu de villégiature prisé des amateurs de tourisme vert.

Saint-Pal-de-Chalencon vous entrainera dans les secrets de ses venelles, elle a conservé un très important patrimoine bâti au cœur de son enceinte médiévale en partie préservée. Au hasard des rues, on découvrira un riche patrimoine historique, enceinte fortifiée du bourg où subsistent encore quelques tours et trois portes, vieilles maisons à tourelles dans le bourg ou avec fenêtres à meneaux mais aussi maison d’assemblée, four à pain au hameau de « Combreaux », et quelques magnifiques croix sculptées dans les hameaux. Saint-Pal-de-Chalencon offre aujourd’hui aux amateurs de vieilles pierres de nombreux sujets de curiosité.

Habité depuis une époque très reculée, Saint-Pal-de-Chalencon, possède des preuves attestées de son existence ancienne telles que des pierres à bassin, un dolmen, et le château primitif. A quelques kilomètres, vous pouvez admirer un polissoir datant de l’époque de la pierre taillée, époque de la pierre polie, dite aussi époque néolithique, cette dernière allant approximativement de 5000 à 2500 avant Jésus-Christ. Perché à 870 mètres sur un promontoire granitique (un pal), sur ce site riche en sources, on peut imaginer un lieu de culte ancien, christianisé ensuite ; un prieuré-cure dépendant de la Chaise-Dieu existe dès le XIe siècle.

Saint-Pal-de-Chalencon appartenait auparavant au territoire des seigneurs des Monts du Forez. La paroisse est citée plusieurs fois dans le cartulaire de Chamalières comme dépendant du vaste mandement des Beaumont. Le château primitif et le bourg fortifié cerné de remparts deviennent ensuite possession des Chalancon dont il prend le nom, après le mariage d’Egline, dernière des Beaumont, avec Bertrand de Chalancon en 1264. Au XIVe siècle, Guillaume III épouse Walpurge de Polignac dernière de sa famille; le château, le bourg et l’enceinte sont alors réaménagés par ces grands seigneurs.

Durant toutes les guerres qui dévastent la région, Saint-Pal-de-Chalencon échappe aux destructions et conserve remparts et portes fortifiées. En 1444, Louis de Chalancon-Polignac devient par mariage seigneur de Rochebaron et son riche frère Bertrand, évêque de Rodez rénove et améliore le château et bourg. Une riche société de notables construit de belles demeures, dont il reste des façades. Au XVIIe siècle, la baronnie de Chalancon-Rochebaron revient à la branche Chalencon-Polignac jusqu’en 1719 année à laquelle le château est vendu au seigneur de Moras qui l’ouvre sur des jardins.

Après plusieurs changements de propriétaires, le château de Saint-Pal-de-Chalencon appartient au moment de la Révolution au marquis Jean-Hector de Genestet, comte de Saint Didier, époux de Marie-Louise de Besse de la Richardie qui seront décapités en 1794. Après la Révolution, l’Etat rend ces biens à Louis-Palamède de Genestet qui vend le château en 1819 à des bourgeois et donne la cour en 1820 à la commune pour en faire une place publique et construire les escaliers actuels de l’église. La commune achète en 1876 l’aile ouest du château pour en faire le presbytère. 

Perchée au sommet d’un éperon rocheux, Saint-Pal-de-Chalencon surplombe un vaste panorama de forêts et pâturages. En venant de l’ouest, on découvre de loin le château et l’église qui se détachent du bourg médiéval serré dans son enceinte. Des habitations anciennes, parfois dotées de tourelles ou de fenêtres meneaux, les tours et portes rappelant l'ancienne enceinte, les ruelles pittoresques sont encore à apprécier dans le centre historique de la petite cité de caractère laquelle, après le XVe siècle surtout, s'est évidemment étendue hors les murs d'origine. Vous trouverez plusieurs parking autour du village pour stationner votre véhicule

Dirigez-vous vers la porte fortifiée nord de Saint-Pal-de-Chalencon. Si la commune est mentionnée dans des documents remontant à 1034, aucune date n'a encore été trouvée situant la construction des fortifications. Des cinq portes, trois seulement subsistent : celles du nord, du sud et de l'ouest. De cette porte imposante qui défendait l’accès nord du village, il ne reste plus que la partie centrale accolée à des maisons récentes. Son aspect, avec ses mâchicoulis, semble daté du XIVe siècle. L’ouverture en arc brisé apparaît sans moulure ni sculpture aucune avec seulement un chanfrein abattant les angles. On remarque un arc de décharge construit au dessus, dominé par une archère à laquelle on accédait par un chemin de ronde. Côté Est, des corbeaux de pierre plus importants devaient soutenir une échauguette. A l’intérieur des remparts, la porte jouxte une maison XIVe remaniée ayant conservé une ouverture tréflée et dont la porte possède un linteau mouluré fin XVe siècle.

Une fois franchît la porte, prendre la direction du Château féodal de Saint-Pal-de-Chalencon. Édifié à compter du XIIe siècle, il a été remanié au XVe siècle. Au fil du temps, des modifications ont été effectuées également par souci d'urbanisme : l'ancienne cour du château qui jouxte l'église est ainsi devenue une place dès 1820 après démolition du mur "ouest" et d'une tour. Depuis, le château présente une forme en "U" : une des ailes est privée, l'autre abrite le presbytère dont certaines salles ont conservé de belles cheminées gothiques et des plafonds à la française. La grande salle avec ogives, au rez-de-chaussée de l'aile ouest, possède ainsi une cheminée monumentale d'un portant de plus de 7 m.

De l'extérieur, plusieurs styles sont visibles : une tour Renaissance côté cour, le socle rocheux granitique, des fenêtres à meneaux, des gargouilles… Sur le donjon, des archères et canonnières sont également visibles. On admire surtout l'escalier d'honneur situé dans une tour hexagonale fort bien conservée. Située à l’angle des deux ailes du château, cette tour polygonale possède une porte moulurée typiquement XVe siècle ouvrant sur un escalier en vis de 86 larges marches en granit dont le fût central se termine en feuilles de palmier. Au sommet, un deuxième escalier conduit à une petite salle dont la clef de voûte est une tête de lion souriant soutenant le blason des Rochebaron. Cette tour-escalier dessert les pièces des étages et donne accès en sous-sol à l’ancienne salle des gardes à la base du donjon.

Poursuivre vers l'église Saint-Paul, rue de l'Argentière. Du parvis de l'église construit sur l’escarpement rocheux et une partie de l’ancien cimetière entourant l’église primitive, on découvre vers l’ouest un vaste panorama. La porte d’entrée de l’église remodelée et agrandie en 1694, ne présente aucune décoration et s’ouvre entre les deux contreforts massifs adossés au clocher. Ce clocher, sorte de tour carrée, a été construit en avancée de la nef à la fin du XVe siècle dans un style gothique tardif. Il a été surélevé au XIXe pour y inclure les horloges et la flèche polygonale de 21 mètres de haut cantonnée de quatre faux clochetons. La voie d’accès en forte pente est nommée « Montée des cloches ».

Contigue au château, incluse dans la partie ouest de l’enceinte médiévale, l’église d'origine romane, se voit de loin avec la flèche élancée de son clocher. On ne sait rien de l’édifice primitif qui a dû christianiser un lieu de culte ancien sur ce rocher. Les archives mentionnent, dès le XIe siècle, un petit prieuré-cure dépendant de l’abbaye de la Chaise-Dieu, dont il ne reste aucun vestige visible. Le bâtiment actuel, très sobre, résulte de nombreuses reconstructions et modifications.  On pénètre à l’intérieur par la nef collatérale sud. La chapelle fermant ce collatéral sud est une ancienne chapelle funéraire modifiée fin XVe, datée par le blason Chalancon écartelé de Rochebaron sculpté sur l’arc.

Elle abrite dans une niche une très belle Pietà en bois polychrome du XVe siècle et les bases des piliers de la nef centrale sont gothiques. On remarque encore les vitraux, la chaire à prêcher de 1708 et un grand tableau représentant la Descente de la croix peint par un élève de Delacroix. Enfin, une très belle Vierge Noire du XVIIIe siècle et son autel constituent un autre "trésor" de l'église. 

A proximité, admirez la grosse tour défensive munie d’archères canonnières, elle date probablement du XIIIe/XIVe siècle. A la base, une salle, contigüe à la salle des gardes, possède encore la fosse où se conservaient les provisions. Les étages abritent des chambres et greniers. De la rue, on peut voir l’ancienne basse-cour, transformée en jardin et la façade ouest du château réaménagée au XVIIIe siècle. Passez la porte fortifiée Ouest, cette porte, fermait la rue longeant le sud du château. Elle s’appuie sur une tour carrée située au milieu de la façade du château, construite en moellons non enduits et aveugle. Côté externe, la porte elle-même possède un encadrement en pierre de taille à couvrement cintré dont le claveau central porte la date de 1729.

Le passage était défendu par des mâchicoulis dont il ne reste que trois rangées de corbeaux. La maison contiguë, également en moellons présente des réemplois. Côté interne, la porte est surmontée d’une maison étroite à façade enduite percée de trois baies superposées. La maison contiguë en retour, en belles pierres de taille, est éclairée par des baies Renaissance dont une à meneau ; sa porte, à encadrement droit et simplement moulurée donne accès à un escalier à vis, en pierre, qui dessert cet édifice Renaissance authentique (maison privé).

Dans l'impasse du château, se trouve la maison natale de l’historien Romain Truchard du Molin (1795- 1877). C’est une belle maison de notable à façade typique. Au centre, une tour escalier avec sa porte moulurée, séparant le côté habitation du côté commerce où se découvre encore une poulie sous le toit et une large fenêtre-échoppe.

Traversez la porte fortifiée Sud, encore reliée à la tour de l’enceinte défensive sur son côté ouest, cette porte très bien conservée, se présente en arceau brisé, avec son appareil de défense, créneaux et mâchicoulis, complet et en bon état. Des maisons plus récentes lui sont accolées. La façade récente qui la surmonte côté interne porte un reliquaire avec une Vierge, ramené d’Italie. Le couloir de cette porte a été utilisé par les bouchers de Saint-Pal-de-Chalencon pour suspendre et égorger veaux et cochons ; on peut y découvrir le crochet utilisé, encore fixé dans la charpente.

Passez la porte, puis prendre à droite la rue du Palais dénommée autrefois le Charreyron (ruelle assez large pour qu’un char puisse y passer), pour découvrir la "Maison Riffard", du nom de sa dernière propriétaire. La façade de cette très belle maison de notable du XVIIe qui a abrité autrefois une fabrique de gants, mentionne sa date de construction 1669. A l'angle de la maison, vous remarquerezun chasse-essieu qui empêchait l'essieu des chars d'en abîmer l'angle. La tour escalier abrite un escalier central à vis qui séparait le côté habitation du côté commerce. Remarquez la poulie sur la partie commerciale. A noter également les moulures de la porte et des appuis de fenêtres et le linteau droit du XVIIe siècle.

Poursuivre la rue du Palais pour faire le tour du quartier. A l'intersection des rues Joannès-Duffieux et Pierre-Verrier se trouve un ancien abreuvoir localement appelé "bachâ", ou "Le Budéron" ou bien encore "Bidériou". Il se présente sous la forme d’une auge monolithe en granite rectangulaire adossée au mur et abritée sous une voûte en arc. L’eau provient d’une source.

Située à l'angle de la rue Pierre-Verrier et du Passage de la Mairie, se trouve la maison des associations :  une remarquable maison de notable du XVe siècle. Elle présente une façade caractéristique en grosses pierres de granite. On note la tour escalier qui séparait la partie habitation de la partie commerciale. La porte de la tour, surmontée d'un linteau en arc à accolades, est entourée d'un encadrement mouluré, ainsi que les fenêtres. Le blason est malheureusement illisible. A remarquer également sur la même façade que la tour, la fenêtre à meneaux, à l'encadrement et l'appui moulurés. Cette maison portant le nom de sa donatrice, Catherine Bonfils, appartient désormais à la commune et est consacrée à la bibliothèque municipale ainsi qu'à des salles de réunion.

Déhambulez jusqu'à la Place Neuve, plus souvent appelée Place de la Mairie. La Place Neuve était autrefois le lieu où on vendait les cochons parqués entre deux chaînes. Les marchands d’œufs et de beurre (coquetiers) s'installaient devant et sous les halles. La mairie actuelle est installée dans une construction du XXe siècle ayant abrité l'école des filles et la caserne des pompiers. Face à la mairie, on note un bel alignement homogène de façades typiques du début du XXe siècle. Remarquez les encadrements et les génoises en brique ainsi que les traces des anciennes boutiques ou cafés.

A l’une des extrémités de la place, à l'entrée de la rue Pierre Savel se dresse la "Croix de Giraud", simple croix sculptée, transférée à cet emplacement avant la dernière guerre. Erigée sur un socle massif, elle possède un dé cubique et un fût monolithique en granite. Son croisillon est en grès. A l'avers, on peut voir une vierge à l'enfant et, au revers, un christ avec "titulus". La croix a été orientée à l'envers lors de son transfert.  D'autres éléments de patrimoine sont également à admirer au-delà de la cité ancienne. C'est le cas du calvaire du Lurou, également dénommé "Croix Oratoire de Boisset-haut", en référence à l'emplacement où il est situé. Il est constitué d'éléments ayant appartenu à un monument plus ancien. Il abrite une croix sculptée à double face du XVe siècle. On notre des détails très travaillés : Fleurons à feuilles bombées, Christ aux yeux clos, anges recueillant le sang. Au bas de la croix, plusieurs personnages sont représentés.

Enfin, après admirez ce véritable petit chef-d'œuvre, au croisement d'une voie de pèlerinage vers Le Puy, un détour s'impose par la chapelle Notre-Dame de Lorette, restaurée au XVIIIe siècle sur les bases d'un édifice plus ancien et de nouveau reconstruite en 1897. Cette chapelle a été érigée au croisement d’une voie préhistorique, restaurée à l’époque gallo-romaine est devenue au moyen âge l’une des principales routes du pèlerinage du Puy, et d’un autre chemin qui vient de Saint-Pal-de-Chalencon. L'édifice semble quelconque mais abrite une œuvre d'exception : il s'agit du groupe en pierre polychrome placé sur le tabernacle. On y observe quatre personnages : la Vierge, l'Enfant et, à leur droite, deux anges aux ailes repliées. L'auteur de cette œuvre demeure inconnu, mais le donateur pourrait être un membre de la maison de Chalencon ou l'évêque de Rodez à la fin du XVème siècle.

Prolongez votre découverte de la commune, au départ du centre de Saint-Pal-de-Chalencon par une randonnée sur le sentier de découverte du polissoir néolithique du "Chier Marty" (7 km), un gros rocher de granite où la légende veut voir la trace des pas de la mule de Saint Martin , accessible à tous . Des hommes du Néolithique sont venus là, polir leurs haches et herminettes de pierre. Au hameau de Méalet, une table d'orientation vous offrira une vue exceptionnelle sur le Pic du Lizieux, le Mont Mézenc, la Madeleine. 

N'oubliez pas !

Par respect pour les habitants et l'environnement, merci de respecter les panneaux signalétiques et consignes. Merci de respecter le droit de propriété et de ne pas pénétrer sur les terrains privés :

• Observez le code de la route en tous lieux et en toutes circonstances, et soyez courtois avec les autres usagers que vous pourrez croiser sur votre chemin.
• Camping et Feux interdits (pas de barbecue)
• La nature est fragile et des chutes de pierres sont parfois fréquentes.
• Veuillez ramasser vos déchets avant de partir.
• Plus que les sacs plastiques ou les pailles, ce sont les mégots de cigarettes qui pollueraient le plus les océans. les filtres à cigarettes se dégradent très lentement. Deux ans en moyenne.
• L'un des "petits gestes élémentaires" à accomplir : ne plus jeter ses mégots par terre. ​Pensez boite à mégots !