Le nom actuel d'Évreux, dérivé du nom de la tribu gauloise des Éburovices, "Ebrocas" est attesté à la fin du Xe siècle, par Richer de Reims (940 - 998), moine de Saint-Remi de Reims, auteur de Quatre livres d'histoire. Évreux représente une évolution phonétique à partir de cette époque, l'abandon du toponyme celtique antique répond à un processus commun en Gaule. En effet, la plupart des chefs-lieux des cités gallo-romaines ont abandonné leur nom d'origine au Bas-Empire et adopté celui du peuple dont elles étaient la civitas.
Après avoir stationnée votre véhicule, vous pouvez commencez votre promenade au Jardin Botanique d’Évreux. Situé dans le quartier Pannette, c'est un ancien jardin collectif des moines franciscains capucins d’Évreux. Il est réaménagé entièrement au XIXe siècle en profitant de la pente du terrain. A partir de la gare, descendez par les grandes marches de gauche, vous dominerez le jardin, dans sa partie paysagère puis dans sa partie régulière, sur votre gauche la serre de collection émergera de la végétation en contre-bas. En descendant par la droite, le parc paysager est davantage perceptible et dévoile un statuaire de bronze dans le style classique : Antinoüs, Hercule et Télèphe, Diane et des sarcophages. Sur votre gauche, la Serre de collection et les jardins d'Ara se laissent découvrir en contre-bas.
Situé à l'angle de la rue Jean Jaurès et de la rue de Panette, l'actuelle conservatoire départemental de musique, fut tour a tour monastère Franciscains, prison après la révolution en 1791, une école centrale, une école communale, un collège et enfin un lycée en 1857. Pendant la Première Guerre mondiale, il se transforme en hôpital militaire... Le Couvent des Capucins, constitue un joyau d'art classique construit en 1620 afin d'accueillir une communauté de frères capucins, la branche la plus dure et la plus acétique de l'ordre fondé par Saint François D’assise, dont l'idéal de pauvreté se manifeste par le secours aux indigents. Parmi les moines importants, nous pouvons citer saint Yves d'Évreux, missionnaire au Brésil au XVIIe siècle. Le cloître conserve encore aujourd’hui tout son caractère authentique avec ses tableaux peints ornés de sentences.
Engagez-vous dans la Rue Jean Jaurès, puis prendre la direction de la cathédrale Notre-Dame d'Évreux. Symbole de la ville, la cathédrale Notre-Dame est un chef-d'œuvre de l'architecture religieuse et un incontournable pour les amateurs d'art sacré. Edifiée au Xe siècle, la Cathédrale est le plus vaste bâtiment religieux de l’Eure. Son caractère unique provient de sa conception réunissant de grands courants de l’architecture religieuse : l’art roman pour la nef du Xe siècle, le style gothique pour les parties hautes rebâties au XIIIe siècle. En témoignent la tour-lanterne de 1465, coiffée d'une élégante flèche surnommée "clocher d'argent", et le superbe portail nord, chef-d'œuvre du gothique flamboyant conçu au XVIe siècle par Jehan Cossart. Prenez le temps d'admirer les détails de sa façade occidentale, ornée de sculptures et de gargouilles intrigantes.
L’intérieur de la cathédrale Notre-Dame d'Évreux recèle quelques secrets comme ses 70 verrières, véritable chef d’œuvre de l’art du vitrail français, ses treize chapelles rayonnantes, agrémentées de splendides clôtures Renaissance en bois sculpté, son grand orgue contemporain de conception futuriste ou encore sa Vierge à l’Enfant drapée dans un manteau jaune, un vitrail conçu à partir du jaune à base de sel d’argent qui en fit une œuvre remarquable et des peintures murales médiévales. Cette cathédrale se distingue également par son parvis aux décorations uniques et lumineuses dans la nuit.
En prolongement de la cathédrale Notre-Dame d'Évreux, découvrez le cloître de l'évêché, autrefois résidence des évêques d'Évreux. Souvent modifié au cours des siècles et prenant appui sur la muraille d’enceinte de la ville, le palais épiscopal fut construit en 1499, sur commande de l’évêque d’Evreux Raoul du Fou. Cédé à la Ville d’Evreux par le Conseil général de l’Eure en 1955, il abrite aujourd’hui les collections du musée municipal et propose au sous-sol une salle archéologique. Le Musée d’Art, d’Histoire et d’Archéologie d'Évreux, dont les collections archéologiques, médiévales, Renaissance et modernes sont remarquables. Statue en bronze de Jupiter Stator, datée du Ier siècle, objets d'art religieux, tapisseries d'Aubusson, peintures des XVIIe, XVIIIe, XIXe et XXe siècles, ou encore arts décoratifs, sont autant d'attraits à admirer au fil des différentes salles du musée. Vous y trouverez aussi un jardin dans la continuité du cloître et le musée dans lequel l’histoire de l’église et de la ville est révélée.
N'hésitez pas à flâner dans le jardin de l'évêché, un espace vert raffiné et romantique qui invite à la détente. C’est au Miroir d’Eau, au pied de la cathédrale Notre-Dame et de l’ancien évêché, que la vue des remparts gallo-romains d'Evreux est la plus saisissante. Le remparts gallo-romains est construit entre la fin du IIIe et le milieu du IVe siècle, dans un contexte de difficultés militaires au sein de l'Empire romain. Long de 1 145 m, le rempart forme un quadrilatère d'environ neuf hectares délimitant l'enceinte gallo-romaine d’Évreux, alors chef-lieu le la civitas des Aulerques Éburovices, sous le nom de Mediolanum Aulercorum. Comme beaucoup de remparts tardifs, celui d’Évreux est composé de différents éléments de récupération : fûts de colonnes, blocs sculptés, grand appareil, chapiteaux,... Ouvrez l'oeil pour dénicher au coin d'une muraille, la sculpture contemporaine d'un soldat anglais emmuré, rappel de l'Histoire chaotique d'Evreux pendant la guerre de 100 ans.
Engagez-vous dans la Rue de l'Horloge, sur votre droite le Pavillon fleuri est un bâtiment chargé d’histoire. Aujourd’hui, il accueille la Direction de la Culture, le Fonds patrimonial ancien, l’atelier de reliure, la Documentation et le Service du Commerce et de l’Artisanat. L'édifice a été construit en 1867 par Hégésippe Bourdon, en 1885, ses héritiers le vendaient à Urbain-Henri Cordier, ingénieur des ponts et chaussées qui y vécut jusqu’en 1912. En 1927, un pâtissier-confiseur, Lucien-Gustave Martin acheta la propriété Cordier et la transforma en salle de bal et de banquets. Il lui donna alors le nom de Pavillon fleuri. En septembre 1936, la Ville, profitant d’une opportunité, récupérait le Pavillon fleuri pour y transférer la bibliothèque municipale.
A proximité se trouve le Théâtre Legendre de style Beaux-Arts, le Théâtre d’Evreux compte parmi les bâtiments les plus remarquables de la ville d’Évreux. Inauguré en 1904, Il est signé de l’architecte Léon Legendre et présente dans son architecture et son organisation. Il se distingue par certains éléments remarquables aussi bien dans le dessin des façades que dans sa conception Intérieure. En 1812, grâce à un don de Joséphine de Beauharnais, en exil au domaine de Navarre, un premier théâtre fut construit, qui fut démoli en 1896. En 1903, sur les plans de l’architecte Legendre, le théâtre fut érigé dans le pur style des théâtres à l’italienne. Sur la façade, on peut admirer les bustes de Corneille et Boïeldieu sculptés par Miserey, tandis que Charles Denet a peint dans le foyer des scènes de Molière et de Shakespeare. Toujours dans ce secteur, la médiathèque d’architecture résolument contemporaine, est parfaitement intégrée dans l’environnement de l’hyper-centre, côtoyant des bâtiments historiques.
Poursuivre vers l'Hôtel de ville situé sur le site de l'ancien château des comtes d’Evreux en bordure de l'enceinte gallo-romaine, édifié grâce au legs d’Olivier Delhomme en 1874. Sous la direction des architectes Thierry-Ladrange, puis Gossart, le bâtiment, débuté en 1891, est inauguré le 25 avril 1895. Conçu dans un style néo-grec, l’édifice comporte 4 étages. Sur le fronton, quatre stèles, œuvres du statuaire Miserey, représentent les grandes étapes de la vie d’un citoyen : la naissance, le service militaire, le mariage et la mort. Au-dessus, une niche renferme les armes de la ville, surmontant trois arcades qui abritent les symboles républicains traditionnels : prospérité : flambeau, cornes d’abondance, principes démocratiques : urne électorale, faisceau de licteurs. Admirez également la fontaine monumentale, elle date de 1882, ornée d'un groupe en marbre sculpté par Louis-Émile Décorchemont. Surmontant le bassin, le groupe en marbre figure l'allégorie de l'Eure, représentée par une jeune femme tenant une rame et prenant appui sur le blason de ville, entourée de ses affluents l'Iton et le Rouloir.
Situé sur la place de l'hôtel de ville, le Beffroi ou Tour de l'Horloge est le seul vestige des fortifications médiévales présente dans la ville. Construite entre 1940 et 1947, haut de 43,90 mètres, cet édifice de style gothique flamboyant abrite la "Louyse", cloche fondue dès 1406. Ce dernier Beffroi normand ouvre la promenade sur les berges de l’Iton qui la relie à la Cité Épiscopale.
Près de l'hôtel de ville, la place Sepmanville porte le nom du baron de Sepmanville, maire d'Évreux sous la Restauration bourbonienne de 1815 à 1830. La place est située à la lisière du quartier de la Filandière et de la ville formée par l'ancien castrum romain. Jusqu'au XVIIe siècle, elle constitue la sortie de la ville. De la porte peinte, il ne subsiste aujourd'hui que le tracé avec les douves qui forment un miroir d'eau secondaire et qui constituent une des entrée principales d'apparat de la ville d'Évreux avec le Moulin du roi. La Porte peinte tire son origine de l'histoire mariale, protectrice des rois de France. Louis XI, qui en est à l'origine, vouait un culte à Marie en tant que roi de France et aimait particulièrement la ville d'Évreux. À cette époque, la place se présente sous la forme d'une porte organisée en châtelet. Ce fut aussi par cet endroit que François Ier pénétra dans Évreux lors de son voyage en Normandie en 1539.
Enfin, prenez le temps de vous promenez vous au coeur de la ville en longeant la rivière Iton, vous découvrirez à cette occasion de nombreux lavoirs reconstitués. De nombreux lavoirs, publics et privés, jalonnaient les bords de l’Iton. Les propriétaires donnant directement sur la rivière pouvaient y construire un lavoir et certains n’hésitaient pas à en monnayer l’accès. Au XIXe siècle, la municipalité fit édifier de nombreux lavoirs publics dans le centre et en périphérie : Pré-Margot (1880), rue de la Rochette (1895), route de Breteuil (1899)… Endommagés pendant la Seconde Guerre mondiale, reconstruits dans les années 1950, ils n’ont pas résisté à l’arrivée des lave-linge. Certains subsistent encore et sont visibles depuis les ponts des rues Dubais, du Docteur-Guindey, du Président-Huet, du Pont-de-Fer … et de la promenade entre les rues Saint-Sauveur et du 7ème-Chasseurs. Cette promenades de l'Iton est idéale pour jouir de belles vues sur la cathédrale, l'ancien palais épiscopal et la tour de l'Horloge !
Autre lieu d'intérêt à découvrir, l'église Saint-Taurin, autrefois comprise dans l’abbaye fondée au Xe siècle en hommage au premier évêque et évangélisateur d’Evreux, l’église, plusieurs fois remaniée, présente un panel de tous les styles architecturaux : roman, gothique et baroque. Les vitraux et la châsse, chef-d’œuvre d’orfèvrerie commandé en 1253 par l’abbé Gilbert de Saint-Martin, illustrent la vie du saint évangélisateur d’Evreux. La châsse de saint Taurin, en argent doré, ornée d'émaux, réalisée au XIIIe siècle est un véritable trésor d'orfèvrerie !
Avec cet itinéraire, vous aurez l'opportunité de découvrir la richesse culturelle, historique et culinaire d'Évreux, tout en vous imprégnant du charme normand de la ville. Profitez également d'une balade à bord de la corniche sur les Coteaux de Saint-Michel pour admirer le superbe panorama sur Evreux. Classés Natura 2000, ils sont entretenus de façon écologique par un troupeau de moutons. La région offre également d'autres activités et sites à explorer, alors n'hésitez pas à personnaliser votre itinéraire en fonction de vos intérêts spécifiques.