Orthez (64)

Ancienne capitale de la Vicomté de Béarn, Orthez se trouve dans le département des Pyrénées-Atlantiques, en région Nouvelle-Aquitaine. À mi-chemin entre Pau et Bayonne, la commune est proche du département des Landes. Le patrimoine culturel et historique de la ville est valorisé par le label Villes et Pays d'art et d'histoire, sous la dénomination "Orthez-Béarn des gaves".

Toquey si gausas, touches-y si tu l’oses... Si la devise d’Orthez ne semble guère engageante, elle témoigne d’une histoire riche et mouvementée. Toutefois la cité a toujours porté haut les valeurs d’ouverture et d’idées nouvelles. Sa fondation remonte au Moyen-âge et ses murs ont été traversés par quelques grands événements de l’Histoire de France. Son patrimoine et son paysage témoignent de sa double identité entre la rigidité des fortifications médiévales et la douceur de ses toitures en tuiles picon.

Vous pouvez poursuivre la visite d'd'Orthez avec une promenade à pied jusqu'au lac de Grècq ou une randonnée au bois de Laqueyre. Ou découvrir le Pont Vieux depuis la rivière sur un canoë, un paddle ou un kayak. Autre lieu bucolique, la base de loisirs d'Orthez Biron, aménagée autour d'un lac, offre de nombreuses possibilités de loisirs, de la baignade aux sports aquatiques.

Entouré de vignes, de bois et de lacs, Orthez invite à la détente en pleine nature. Orthez est une des quatre cités de caractère qui forment un territoire façonné par l'histoire. Navarrenx, cité bastionnée, Sauveterre-de-Béarn la médiévale et Salies-de-Béarn, dont le destin lié au sel, vous attendent en Béarn-des-Gaves. Les villages et la campagne recèlent également des vestiges exceptionnels. Si le patrimoine garde des témoignages vivaces de la famille Moncade, dynastie locale qui bâtit un système défensif, on retrouve Jeanne d'Albret mais aussi Gaston Fébus. 

La patrie de Gaston Fébus a d'abord été sous l'autorité des Gascons avant de devenir capitale de la Vicomté de Béarn. Du XIIIe au XVe siècle, Orthez fut la résidence des vicomtes de Béarn. Dès le Moyen Âge, avec son Pont Vieux incontournable sur le chemin de Compostelle, Orthez est convoitée par les rois de France et d'Angleterre. Les plus anciens vestiges de la ville d’Orthez ne remontent pas au-delà du XIe siècle. Ce sont deux églises romanes qui se trouvent, l’une dans le bourg Vieux, nommé aussi autrefois Bourg du Pont, et l’autre encastrée dans l’église Saint-Pierre. Gaston Fébus y déclare l'indépendance béarnaise en 1347.

C’est durant le Moyen-Âge, que de nombreux monuments furent édifiés et qui sont aujourd’hui les emblèmes d'Orthez. Nous pensons d’abord au Pont-Vieux, dont les solides arcades de pierres enjambent le Gave de Pau, et bien sûr au Château Moncade qui domine la ville et dont il ne demeure aujourd’hui que le donjon. La ville a construit son identité autour de la personnalité de Gaston III de Foix-Béarn, vicomte de Béarn, comte de Foix et prince d'Andorre dit Fébus, dont la résidence principale était le château Moncade. Fébus fut non seulement un chef de guerre redoutable mais aussi une fin politique imposant l’indépendance du Béarn. Ce fin diplomate tient le Béarn en dehors de la guerre de Cent Ans. Chevalier écrivain, il contribue à l'essor culturel d'Orthez.

Même si elle perd son statut de capitale en 1466, Orthez reste une des villes majeures du Béarn. Autre personnage historique qui s’est inscrit dans l’architecture et la vie Orthézienne : Jeanne d’Albret, vicomtesse de Béarn et reine de Navarre, connue aussi pour être la mère d’Henri IV. Sans jamais l’imposer par la force, elle fait du Béarn un État protestant, qui rayonne bien au-delà des frontières de la vicomté grâce à l’Académie qu’elle installe à Orthez, à l’emplacement de l’actuelle mairie, qui deviendra université et qui formera, au XVIe siècle, toute l’élite intellectuelle du grand Sud-Ouest. 

Il ne faut pas confondre la ville d’Orthez avec la vicomté d’Orthe qui recouvrait sous l’ancien régime le territoire de l’actuel canton de Peyrehorade. Arpentez les ruelles d'Orthez et découvrez une part d’histoire dans chaque pierre. Le centre est constitué d’une succession de bourgs hérités du XIIIe siècle : le Bourg-Vieux, Moncade et le Bourg-Neuf auxquels viennent se greffer les faubourgs Saint-Gilles et Saint-Pierre. Vous trouverez un parking au 2 Rue des Frères Reclus, pour stationner votre véhicule, puis dirigez-vous vers le Pont-Vieux. En chemin, au 20 rue du Pont-Vieux, admirer l'ancienne Auberge Saint-Loup avec une architecture médiévale riche, aujourd'hui maison privée. Elle était au XVIe siècle un hospice pour accueillir les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle était flanquée d'une chapelle aujourd'hui disparue.

Descendez la rue vers le Pont-Vieux qui enjambe fièrement le gave de Pau. Gaston Fébus a fait de ce pont l’emblème de la ville. Sa devise : Toquey si gausas, touches-y si tu l’oses ! Construit au XIIIe siècle par Gaston VII de Moncade ce pont fortifié en zone frontière constituait l’un des rares points de franchissement permettant le passage des pèlerins et des marchandises sur le Gave en toute saison. A l'origine, deux tours encadraient l'arche principale, tandis que, de chaque côté, se trouvaient des passages en bois, qui pouvaient se relever en cas d'attaques, pour bloquer l'accès au village.

Aujourd'hui, de petites arches en pierre remplacent les anciennes constructions en bois. S'il pouvait parler, le Pont Vieux raconterait les épisodes sanglants qui se sont déroulés sur ses pierres. En 1596, les prêtres d'Orthez auraient été jetés du haut du pont par des protestants lors des guerres de Religion. Et, en 1814, il résiste aux assauts de l’histoire comme en 1814 lorsque le Duc de Wellington se lance derrière les troupes napoléoniennes en retraite. Contemporain du pont Valentré de Cahors, le Pont-Vieux constitue, avec sa tour-porte, l’un des plus beaux exemples d’architecture militaire défensive médiévale conservé de nos jours.

Aux abords du Pont-Vieux, le Bourg-Vieux était entouré d’une enceinte particulière dont les derniers vestiges sont visibles sur le bord du Gave. Plusieurs tours qui flanquent les remparts, aux trois-quarts circulaires et dotées pour certaines de meurtrières destinées à des armes à feu, ne semblent pas être apparues avant la fin du XVIe siècle. La réputation d'Orthez s'est aussi faite sur ses maisons bourgeoises et ses hôtels particuliers. La maison Batcave situé au 21 Av. de la Moutete présente un bel exemple d’architecture médiévale. C'est l'une des plus vieilles maisons d'Orthez, aujourd'hui c'est une propriété privé.

C'est une grande maison à colombages "aux très beaux volumes", aux murs épais comme des murailles, et à l'imposante charpente en coque de bateau renversée qui servait autrefois de refuge pour les habitants du Bourg-Vieux d'Orthez. La grande salle du rez-de-chaussée a des murs très épais et des moyens de défense comme des meurtrières. Le 22 juillet 1808, Napoléon 1er et Joséphine sont venus à Orthez, et c'est à la Maison Batcave que l'empereur a entériné la cession de l’espace des Jacobins, l’actuel hôtel de Ville de la commune.

De là, vous pouvez flaner jusqu'au centre-ville, passer devant l'hôtel de ville pour vous rendre à l'office de tourisme "Coeur de Béarn-Orthez" situé au 1, rue des Jacobins. Faites une halte à la superbe Maison Jeanne d'Albret, au 37 rue Bourg-Vieux. Riche demeure bourgeoise des XVe et  XVIe siècle, elle abrite de nos jours un musée consacré à l'histoire du protestantisme béarnais. Maison fortifiée puis gentilhommière, la Maison fut offerte au XVIe siècle par son propriétaire Arnaud de Gachissans aux rois de Navarre (Jeanne d’Albret et Antoine de Bourbon). Elle sera dès lors appelée « Maison du Roy ». Elle devait servir de refuge à Jeanne d’Albret et à son jeune fils, le futur Henry IV, alors que le château et la ville de Pau étaient menacés par les épidémies.

La Maison Jeanne d’Albret possède une partie qui remonte au XVe siècle, le long de la rue Roarie : seule sa façade sur cour peut être étudiée tant cette maison a été remaniée. C’est à partir de ce noyau primitif que la maison s’est développée par des extensions successives au XVIe siècle. La partie du bâtiment qui donne sur la rue Bourg-Vieux a été disposée de manière à ménager une petite cour mettant en valeur l’entrée principale au pied de la tourelle d’escalier. A l’origine c’était l’emplacement de la Tour de l’horloge détruite au XIXe siècle.

Après cette visite, poursuivre votre déambulation vers l'église Saint-Pierre situé dans la Rue Guanille. Construite au XIIIe siècle en dehors du rempart de ville, sur un site barré par le ruisseau du Grècq aujourd’hui canalisé, elle possédait son propre enclos fortifié qui se rattachait à la ville. Si les premières mentions écrites la concernant n’apparaissent pas avant 1260, l’étude de sa structure et de sa façade laissent deviner un établissement beaucoup plus ancien de dimensions imposantes, datant des XIIe et XIIIe siècles et dont la construction est antérieure à la fondation de la ville médiévale fortifiée. L’église était peut-être liée à un bourg primitif ecclésial. Cet édifice porte sur ses murs intérieurs et sur ses façades extérieures les stigmates de nombreux remaniements. La travée occidentale de la nef a été construite à l’emplacement de l’ancien clocher défensif alors adossé au rempart de ville.

Continuez vers la rue Moncade, ancienne voie vicomtale sur l'un des Chemins de Compostelle, elle est bordée de jolies maisons des XVIIIe et XIXe siècle, aux charpentes mansardées, recouvertes de tuiles picon et d’ardoises. Le 14 rue de l’Horloge abrite la cour de l’hôtel de la Lune, une belle demeure médiévale érigé aux XIIIe et XIV siècles, remanié au XVe siècle par l'adjonction d'une tourelle d'escalier et le percement de fenêtres à meneaux. Aujourd’hui halte jacquaire pour les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle, la légende veut que le bâtiment désigné sous le nom d’Hôtel de la Lune soit l’auberge à l’enseigne de la Lune qui accueillit le chroniqueur Jean Froissart lors de son séjour à Orthez pour rendre visite à Gaston Phébus durant l’hiver 1388. C’est là que descendaient tous les personnages importants de passage à Orthez.

Bel exemple de maison forte avec ses dispositifs défensifs, ses meurtrières et une tourelle en porte-à-faux de disposition médiévale. L'hôtel présente une tour au toit crénelé, un bel escalier hélicoïdal et dans la cour un puits-citerne et un évier ainsi que des traces d’auges complètent les lieux qui méritent une visite. A la fin du XIIIe siècle, chacun des bourgs d’Orthez était entouré d’une enceinte dont-il ne demeurent que quelques vestiges mais dont on peut encore aujourd’hui rétablir le tracé en suivant les grands alignements urbains.

Les vestiges des remparts du Bourg Neuf revêtent leur aspect le plus spectaculaire au surplomb d’une voie qui a conservé l’appellation caractéristique de « Poustelle » à l’ouest du bourg. Sur le rempart, à l’angle de la rue des Remparts et de la rue de la Poustelle, une tour de défense domine. Cette dernière a été édifiée plus tardivement à la toute fin du XVIe siècle. Au bout d’un sentier, on accède à un plateau qui domine Orthez, et surprise, on découvre quelques parcelles de vignes de Jurançon, qui ajoutent du charme à la balade. La vigne de Moncade fait partie du patrimoine communal d'Orthez : elles occupent environ 1,3 ha. Cette vigne, plantée depuis 1991, est à à flanc de colline, en contrebas de la Tour Moncade. Le raffiat de Moncade était notamment bu à la cour de Gaston Fébus.

Le bourg Moncade était muni d’une enceinte liée au système défensif du château par une barbacane donnant sur le chemin vicomtal. Au sud, des vestiges encore visibles correspondent aux alignements de la rue des Remparts. Le Bourg Neuf et le Bourg Moncade étaient alors séparés par un fossé d’une vingtaine de mètres que l’on franchissait à l’aide d’un pont-levis de la largeur de la rue Mimonce.

En descendant la rue Moncade, entouré d’un parc, le donjon du Château Moncade témoigne de l’ambition de Gaston Fébus de faire du Béarn un État pyrénéen. Ce personnage flamboyant, fin lettré, y vivait entouré d’une cour fastueuse. Le donjon, qui s’élève à 110 mètres d’altitude, domine ainsi la ville. À l’intérieur, on découvre un espace d’exposition, le fameux Livre de Chasse de Gaston Fébus ainsi que la maquette commentée du bourg médiéval. Puis, après avoir gravi les 141 marches pour accéder à la terrasse, c’est la récompense : Orthez se dévoile et offre un point de vue exceptionnel sur la vieille ville et la chaîne des Pyrénées.

Depuis le Château Moncade, descendez dans le bois de Moncade par le chemin de la Coudanne pour rejoindre le lac du Grècq. Pour terminer la visite d’Orthez, redescendez vers le centre historique. Empruntez la Rue Saint-Gilles où se trouvait l'hôtel de la Belle Hôtesse. En février 1814, le général Soult rentrant d'Espagne, avait installé son quartier général dans cet hôtel de la fin du XVIIIe siècle. Sûr de son succès, il commanda un repas pour le soir mais à sa place, ce fut Lord Wellington qui y prit le repas et la chambre. 

La prochaine étape de votre visite sera la Maison Chrestia joli ensemble béarnais du XVIIIe siècle au 7 Av. Francis Jammes. La Maison Chrestia où vécut, le poète Francis Jammes, autre illustre personnage de la cité possède ici son musée. Le 26 octobre 1897 Francis Jammes écrit à son ami Charles Veillet-Lavallée, "Nous avons changé de logement. Nous sommes en peu hors ville, non loin de la gare, en un petit "Ermitage" de lierre." Cette maison s'appelait Chrestia en bordure de la route de Pau, à l'est d'Orthez. Francis Jammes la comparera surtout à une chaumière. La poésie de Jammes a inspiré de nombreuses mélodies dont la plus connue est sans doute la Prière de Brassens.

Dans le centre Hospitalier d'Orthez, Rue du Moulin se trouve lle dernier vestige du couvent des cordeliers. Les cordeliers se sont installés à Orthez au XIIIe siècle. Les dominicains ou jacobins s'y sont installés quand l'académie protestante a occupé le couvent des dominicains en 1566 et dont il ne subsiste pratiquement rien. Sur le chemin du retour vers le parking admirez les Arènes dites du Pesqué à Orthez inaugurées en 1927.

N'oubliez pas !

Par respect pour les habitants et l'environnement, merci de respecter les panneaux signalétiques et consignes. Merci de respecter le droit de propriété et de ne pas pénétrer sur les terrains privés :

• Observez le code de la route en tous lieux et en toutes circonstances, et soyez courtois avec les autres usagers que vous pourrez croiser sur votre chemin.
• Camping et Feux interdits (pas de barbecue)
• La nature est fragile et des chutes de pierres sont parfois fréquentes.
• Veuillez ramasser vos déchets avant de partir.
• Plus que les sacs plastiques ou les pailles, ce sont les mégots de cigarettes qui pollueraient le plus les océans. les filtres à cigarettes se dégradent très lentement. Deux ans en moyenne.
• L'un des "petits gestes élémentaires" à accomplir : ne plus jeter ses mégots par terre. ​Pensez boite à mégots !

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  Domaine de Françon (Biarritz 64)

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