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Histoire de Gravelines (59)

Graveline la citadelle en etoile vauban routes touristiques du nord guide touristique nord pas de calaisSituée dans le département du Nord, Gravelines est une ville au passé riche et fascinant. Perchée sur la côte de la Mer du Nord, à la frontière franco-belge, Gravelines se distingue par son tracé en étoile parfaitement conservé, entouré d’eaux vives. De ses origines médiévales à son statut actuel de lieu de mémoire et de tourisme, la ville a toujours joué un rôle stratégique et culturel majeur.

Gravelines est bien plus qu’un joyau défensif : c’est une ville où se lisent quatre siècles d’histoire militaire, civile et artistique. Entre fortifications intactes, musées originaux et animations vivantes, la « cité étoilée » offre un voyage dans le temps, à la croisée du Moyen Âge et de l’époque moderne. Son histoire est marquée par des conflits, des évolutions stratégiques et un patrimoine exceptionnel qui témoigne de son importance à travers les siècles.

Gravelines tient également sa réputation de son patrimoine historique préservé ainsi que de ses remparts, œuvre de Charles Quint et Vauban. La commune de Gravelines intègre en effet le club très fermé des villes fortifiés ayant conservé sa physionomie de l’époque avec ses forts, ses bastions, ses fortifications et ses douves. On connait enfin Gravelines en raison du fleuve qui la traverse. En effet, c’est à Gravelines que se jette dans la mer du Nord le fleuve Aa, bien connu des amateurs de mots croisés. Petit fleuve côtier du Nord de la France en deux lettres… Cela vous dit sûrement quelque chose ? 

Voici son histoire !

Gravelines : une ville fortifiée au cœur de l’Histoire

Les Origines de Gravelines

À l'époque romaine, le Pays des Morins, dont Gravelines faisait partie, était envahi par les eaux. Le territoire de Gravelines n'existe donc pas encore. Il faut attendre le retrait des eaux pour voir s'y former un petit hameau portant le nom des Huttes et voir débuter l'histoire de la ville.

Le nom de Saint-Willebrod provient du saint du même nom, Willibrord d'Utrecht : une chapelle placée sous le patronage du saint y est construite, à l'endroit où il est réputé avoir débarqué après avoir traversé la Manche vers 690. L'histoire de la ville ne commence réellement qu'en 800 après l'assèchement du Blootland.

Vers 800, sur une carte de Malbrancq qui représente la partie orientale du delta de l'Aa, le village Grunberga (Bergues) est indiqué, entouré de Burgus in broco (Bourbourg), Ecclesia in broco (Brouckerque), Saint-Wilbrordi (Gravelines)), Koudekerke (Coudekerque-Village), Spikere (Spycker) ou Loo berga (Looberghe).

Pendant des siècles, Gravelines a été une ville pauvre.

Des origines médiévales aux premiers remparts

Les premières traces de Gravelines remontent à l’époque médiévale. Gravelines (alors Graveninga) est officiellement créée par Philippe d'Alsace, comte de Flandre, entre 1159 et 1163. C’est au XIIᵉ siècle que Thierry d’Alsace, comte de Flandre, décide de fortifier la ville en érigeant des remparts et en aménageant un nouvel estuaire pour l’Aa. Gravelines voit ses premières fortifications maçonnées complétées de pieux.

En canalisant les eaux de l'Aa, Thierry d’Alsace, comte de Flandre, prolonge jusqu'à la mer le canal creusé par Baudouin VII depuis Watten en 1115 et y fait construire une maison forte qui lui sert de résidence. Créée entre 1159 et 1163, la ville reçoit d’abord le nom de Nieuwpoort ("Nouveau Port") puis celui de Graveningis, l’une des anciennes appellations de cette contrée, nom qui va progressivement se transformer en Gravelines.

Gravelines plus beau detours de france porte aux boules routes touristiques du nord guide du tourisme nord pas de calaisAlors qu'à ce moment, Gravelines n'est qu'un petit village de pêcheurs, la cité devient alors l’avant-port de Saint-Omer pour la pêche et le commerce, notamment pour le sel, les fruits et le vin.

En 1164, Thomas Becket, en conflit avec son roi Henri II, roi d'Angleterre, aurait débarqué en France à Gravelines. Gravelines fait partie alors du domaine foncier des comtes de Flandre : ceux-ci gardent en effet dans leurs propriétés le territoire de même que Dunkerque, Bourbourg.... Par le jeu des partages et successions, la ville passe ensuite dans les propriétés de Robert de Cassel et de ses descendants, puis dans celles de la Maison de Luxembourg avant de finir dans la Maison de Bourbon.

Thierry d'Alsace meurt à Gravelines en 1168, et son fils Philippe d'Alsace poursuit les travaux entrepris. En 1183, le comte Philippe d'Alsace exempte les habitants de Bourbourg de tout tonlieu (impôt sur les marchandises) dans le nouveau port dit Greveningh. 

En 1211, l'abbesse de l'abbaye Notre-Dame de Bourbourg prête à Guy de Gravelines une somme de 125 livres, en échange d'une redevance de 40 rasières de froment que le monastère prélèvera dorénavant sur la terre de Bonehem, tenue par Guy en fief du monastère.

En 1212, Louis, futur Louis VIII, fils de Philippe Auguste, prend Gravelines alors que son père se rend maître des villes entre Cassel et Bruges. Gravelines dispose d'un sceau propre dès 1244.

La ville se voit également dotée d'un magistrat (autorité municipale des anciennes communes) par une charte de juin 1262 octroyée par Marguerite de Constantinople, comtesse de Flandre, confirmée par son fils Gui de Dampierre. Elle reçoit un territoire recoupant en partie la paroisse correspondante, ce qui provoquera des litiges avec le magistrat de Bourbourg. La ville de Gravelines se retrouve en effet propriétaire de terres dépendant de la châtellenie de Bourbourg et le magistrat de Bourbourg exigeait d'elle d'acquitter les impositions en vigueur dans la châtellenie alors que Gravelines était exemptée de celles ci sur son territoire. Gravelines finit par avoir gain de cause.

En mai 1213, Philippe Auguste choisit le site de Gravelines pour embarquer son immense armée en vue d'envahir l'Angleterre. Attendant l'arrivée du comte de Flandre, le roi y demeure un mois. Le 22 mai, le prélat du pape débarque à Gravelines et lui annonce qu'Innocent III a condamné l'invasion de l'Angleterre. Le débarquement est annulé, le roi décide de retourner son armée contre la Flandre qui ne s'est pas ralliée à son entreprise.

En 1262, Marguerite de Constantinople accorde aux communes de La Rochelle, Saint-Jean d'Angély, et Niort, ainsi qu'aux marchands du Poitou et de Gascogne, qui se rendront à Gravelines, des franchises, afin de favoriser l'accroissement de cette ville et de son port (l'objectif de cette mesure est que les bénéficiaires évoqués utilisent Gravelines pour leur commerce avec le nord de l'Europe, dont l'Angleterre). La comtesse cherche clairement à aider au développement de Gravelines.

Port de pêche aux harengs, port de transit pour le sel, les fruits et le vin, Gravelines acquiert une place de tout premier ordre et une grande prospérité d’autant que les terres environnantes s’assèchent, permettant ainsi le développement de la culture et de l’élevage. Le commerce qu'y entretiennent les marchands de Saint-Omer, permet à la nouvelle ville de devenir un important port sur le littoral. La ville semble connaître la prospérité grâce au commerce et à la pêche mais elle est très vite confrontée aux tourments de l’Histoire. En effet, à de multiples reprises, Gravelines se fait ravager pour des raisons politico-militaires.

Dès le XIIIe siècle, les activités de la cité déclinent. L'ensablement de l'estuaire de l'Aa rend le port difficile d'accès. La ville peine également à se remettre des raids français effectués à plusieurs reprises par les soldats de Philippe Auguste et de Philippe le Bel, par exemple en effectuant des raids à partir de la ville de Calais, comme en août 1302, pour venger le massacre des Français lors de la bataille des Éperons d'or (bataille de Courtrai 1302). En 1302, sous Philippe le Bel, Oudard de Maubuisson prend la ville et la saccage à nouveau pour venger la défaite des Français à Courtrai (bataille des éperons d'or).

Le 13 juin 1310, le Parlement de Paris condamne Walter, bailli de Bourbourg et les maires, échevins et jurés de Gravelines à payer des amendes pour avoir attaqué et emprisonné deux jurés et deux échevins de Saint-Omer, qui étaient sous le sauf-conduit du roi de France (les mis en cause, contestaient les privilèges dont les maires, échevins et habitants de Saint-Omer se prévalaient à Gravelines, privilèges confirmés par le Parlement.

En 1328, quasi toute la Flandre, y compris Bourbourg, Bergues, Mardick, Gravelines, Bailleul, Dunkerque, Bruges, Courtrai, Ypres... se révolte contre le comte de Flandre Louis de Nevers, les villes sont excommuniées. Le roi de France Philippe VI de Valois secourt le comte et écrase les Flamands à la bataille de Cassel. En 1329, le roi autorise l'archevêque de Reims, l'évêque de Senlis et le doyen de Rouen à lever l'interdit (l'excommunication) encouru du chef d'infraction à la paix.

En 1360, le traité de Brétigny, en accordant à l'Angleterre Calais et le comté de Guînes, met Gravelines à la frontière du territoire anglais. La ville et ses dépendances vont souffrir des fréquentes incursions des Britanniques en Flandre et des actions en représailles des comtes de Flandre puis ducs de Bourgogne. Le relèvement de la ville ne peut s'effectuer que lentement, un nouveau chenal est creusé au nord-est de la ville.

Gravelines plus beau detours de france la citerne de la citadelle routes touristiques du nord guide du tourisme nord pas de calaisDu 24 avril au 17 septembre 1383, Henry le Despencer, évêque de Norwich entreprend une expédition en Flandre qui commence et se termine à Gravelines libérée par l'intervention du roi de France Charles VI (croisade d'Henri le Despenser).

En 1405, les Anglais en guerre contre le Duc de Bourgogne attaquent Gravelines. Le Comte de Saint-Pol qui s'y était enfermé se rend après une résistance extrême, qui affaiblit de nouveau la ville, rapidement reprise par les Bourguignons qui s'empressent de renforcer ses fortifications.

Au XVe siècle, elle est le théâtre de la réconciliation des maisons d'Orléans et de Bourgogne, le duc d'Orléans est emmené à Saint-Omer, où le duc de Bourgogne lui fait épouser Marie de Clèves, dont il paye la dot.

A Gravelines, Charles Quint et Henri VIII, roi d'Angleterre, scellent en 1520 leur alliance après l'échec de la rencontre François Ier, roi de France, Henri VIII au Camp du drap d'or. À la suite de la disparition du diocèse de Thérouanne en 1553, Gravelines dépend du diocèse de Saint-Omer.

Le 13 juillet 1558, le comte d'Egmont gagne, au profit des Espagnols, une grande bataille sur les Français. Après la prise de Calais par le duc de Guise, une offensive française avait été lancée sur la Flandre par le maréchal de Thermes (bataille de Gravelines). Le 22 décembre 1565, accord est fait à Gravelines par les commissaires du roi de France et d'Espagne, sur la nouvelle frontière entre les deux pays ; Près de l' écluse d'Oye, le fort construit par les Espagnols doit être démoli (ils s'y engagent).

Une Ville au Cœur des Conflits : place forte de Charles Quint !

La porte d'entrée des Pays-Bas

Gravelines est une ville frontière située sur le fleuve de l'Aa qui sert de limite entre la Flandre et le Calaisis. Gravelines a été le théâtre de nombreux affrontements entre les grandes puissances européennes. Enjeu stratégique, elle sera fortifiée par les ducs de Bourgogne. À cause de son enjeu et de sa situation géographique, la forteresse de Gravelines fut à de nombreuses attaquée depuis sa création.

La guerre entre François Ier et Charles Quint conduit ce dernier à reconstruire les bastions de la ville, lui donnant sa forme hexagonale caractéristique. En 1525, l'empereur Charles Quint fait rebâtir l'ancien château comtal et lui donne une fonction de citadelle avant l'heure. Le château quadrangulaire est alors la pièce maîtresse de la fortification et commande l'accès occidental de la ville. Entre 1528 et 1535, Charles Quint fait construire un château de brique qui domine l’accès à l’est de la ville et l’écluse du canal de Bourbourg. Cette dernière est réédifiée et transformée en écluse de chasse, capable de vider la vase de l’estuaire à chaque marée d’équinoxe. Charles Quint, reconstruit en 1558 quatre bastions imposants, conférant à la ville sa forme hexagonale et son rôle de verrou défensif sur la côte.

Le fils de Charles Quint, Philippe II d’Espagne, transforme l’enceinte urbaine dès son arrivée sur le trône en 1556 : un rempart moderne à six grands bastions et glacis intègre les murailles médiévales. Le bastion du château est transformé et inclus dans l’enceinte hexagonale. Les ingénieurs italiens Olgiati, Thebaldi et Saluberto supervisent les chantiers.

Valentin de Pardieu, gouverneur de Gravelines en 1574 opte pour le parti espagnol durant la guerre d'independance des Pays-Bas et doit défendre à plusieurs reprises la cité contre les confédérés, les Français et les Anglais.

En 1576, la pacification de Gand qui clôt provisoirement la crise religieuse née du développement du protestantisme dans la région (Guerre de Quatre-Vingts Ans) remet en gage à Guillaume Ier d'Orange-Nassau les places de Dunkerque, Gravelines, Nieuport, alors que le reste de la Flandre reste sous domination des Espagnols catholiques, lesquels poursuivent les persécutions religieuses.

Le 29 juillet 1588, l'Invincible Armada est attaquée par des brûlots anglais au large de la ville, ce qui oblige les Espagnols à se dérouter vers la mer du nord (Bataille de Gravelines).

Les successeurs de Philippe II continuent les travaux de modernisations. Ils font édifier le fort Saint-Philippe à l’embouchure de l’Aa canalisée pour en protéger le mouillage, un ouvrage à corne qui couvre les écluses ainsi que de nombreux dehors, demi-lunes, fortins et redoutes entre 1640 et 1644.

Gravelines plus beau detours de france caserne huxelles routes touristiques du nord guide du tourisme nord pas de calaisEn 1644 : première prise de Gravelines par la France. Au XVIIe siècle, la place connaît une série de conflits qui la détruisent. Gaston, frère de Louis XIII assiège et prend la place en 1644. L'archiduc Léopold assiège la citadelle et la prend en 1652. En 1652 : retour sous domination espagnole.

En 1654, les trois quarts des habitations sont détruites par l'explosion de la poudrière du château. Enfin, attaquée de nouveau en 1658, elle est reprise par Turenne après la victoire de la bataille des Dunes, le maréchal de La Ferté et le futur maréchal de Vauban.

Antoine de Bourbon prince du sang de la maison capétienne de Bourbon est seigneur foncier de la ville de Gravelines par héritage successif depuis son lointain ancêtre Yolande de Flandre. Ainsi son fils, Henri IV et tous les rois Bourbons jusqu'à Louis XVI sont seigneur de Gravelines à titre personnel. C'est pourquoi, lors de la conquête de la Flandre par Louis XIV en 1658, celui-ci maintient les privilèges de Gravelines justifiant son acte par le fait qu'ils furent accordés par ses ancêtres.

Tour à tour française et espagnole, Gravelines devient définitivement française en 1659 grâce au Traité des Pyrénées.

Gravelines française

Après le traité des Pyrénées en 1659, Gravelines reste définitivement à la France mais ses murs perdent de leur valeur du fait du recul de la frontière.

Louis XIV passe plusieurs fois par Gravelines, il y couche en 1662, et y passe en 1670-1671, et encore en 1680. La ville connait une période de paix mais reste à la merci des évènements accidentels ou naturels : peste en 1666, incendie qui la détruit quasi totalement en 1694, inondation en 1699 de même que Calais après une tempête hors norme.

L’Influence de Vauban : conquête française et renforts de Vauban !

Vauban la fortifie et donne à la citadelle son aspect quasi définitif, Gravelines fait partie des sites majeurs fortifiés par le futur maréchal.

Vauban améliore la fortification et fait construite à l'intérieur des remparts différents bâtiments militaires et civil. Dans ce contexte, il fait du château le sanctuaire de la garnison, le lieu où sont enfermés les armes et les munitions, ainsi qu'un certain nombre d'installations permettant d'envisager un siège : citerne casematée, four à pain, casernes, magasin, salles voûtées à l'abri des bombes...  Durant ces années, les ouvrages espagnols sont restaurés et les chantiers sont poursuivis. Les remparts subissent une rénovation importante : l’enceinte triple de largeur grâce à la construction de demi-lunes, de contrescarpes, de redans et d’un chemin couvert.

Malgré sa position en arrière de Dunkerque, Vauban, en 1699, renforce considérablement les défenses de la ville par l’adjonction d’une deuxième ceinture de demi-lunes commandant un avant-chemin couvert. De plus, il revoit globalement le système hydraulique en aménageant une « grande écluse » de chasse, protégée par l’ouvrage à cornes ; en lâchant les vannes à l’aval, on peut désormais désensabler le chenal jusqu’à la mer ; en fermant les vannes en amont, on peut inonder de vastes étendues de terrain autour de la ville.

Modifier sous l'impulsion de Vauban, son aspect défensif a continué à évoluer au fil des siècles. Gravelines demeurera une ville de garnison jusqu'au début du XXe siècle. Ces fortifications font aujourd’hui partie du patrimoine remarquable de la ville et attirent de nombreux visiteurs.

En 1712, le chapitre de la Collégiale Saint-Vulfran d'Abbeville remet aux délégués de Gravelines un reliquire de Siant-Willebrod contennar un péroné du saint. Les dehors de la place sont améliorés par l’adjonction de contre-gardes en avant des bastions exposés. Sous Louis XV, un projet de chenal, conçu par le roi d’Espagne Philippe IV, est mené à terme entre 1736 et 1740. Puis, de 1761 à 1852, quatre nouvelles digues sont créées. En 1871, l’écluse de Vauban est reconstruite, un bassin à flot est créé ; on établit le long de l’Aa des quais en charpente et on relève ceux du port d’échouage et du petit Fort Philippe.

Au XVIIIe siècle, d'importants travaux sont effectués pour curer l'Aa, construire des écluses, afin de prévenir les inondations et d'améliorer la situation du port. Gravelines voit encore passer le roi Louis XV se rendant à Furnes en 1744.

Avant la Révolution française, Gravelines, dépendant du diocèse de Saint-Omer, compte plusieurs institutions religieuses : un hôpital géré par des religieuses, un couvent des récollets, un couvent de Sœurs Noires, et un couvent de clarisses anglaises fondé en 1620, qui devient plus tard une maison d'Ursulines. À la veille de la Révolution française, en 1750, l'église de la ville détient quelques terres,  situées pour l'essentiel dans la paroisse. Ces biens sont administrés par un « conseil de la fabrique »; les terres sont louées et le produit de la location entre en recettes dans les comptes de l'église. L'église de Gravelines, une des mieux loties de la châtellenie de Bourbourg, possède 93 mesures de terre, soit environ 38 hectares.

Graveline le beffroi coquelle routes touristiques du nord guide touristique nord pas de calaisEn juin 1765, se crée à Gravelines, une loge maçonnique, qui reçoit ses lettres de constitution de la loge dunkerquoise de Saint-Jean de l'Amitié et Fraternité, (Franc-maçonnerie à Dunkerque), habilitée par la grande loge de France à autoriser une telle création « dans le département maritime de la Flandre française ». La loge gravelinoise reçoit le nom de loge Saint-Jean-du-Désert, le frère Bexon est désigné vénérable.

Au XVIIIe siècle, elle se dote de deux belles casernes, témoins exceptionnels de la vie des soldats de l'époque, d'un corps d'infanterie, et d'une imposante citerne... à découvrir absolument lors de votre visite ! La citerne militaire (1724–1725) : conçue pour approvisionner en eau douce la garnison et les habitants, elle stocke plus de 1 420 000 L grâce à sa voûte en pierre calcaire et ses toitures collectrices. Les casernes Varennes et Uxelles, la poudrière et les casemates complètent ce système, offrant aujourd’hui un véritable musée à ciel ouvert.

En 1810, Napoléon Ier vient en personne inspecter la situation de la côte et des ports sur la Manche et la Mer du Nord.

En 1815, la loge locale de la Franc-maçonnerie porte le nom de La Philadelphie.

Le premier beffroi date de 1608, puis, jugé dangereux, il est démoli en 1821 et reconstruit entre 1822 et 1827. Haut de 27 m, il abrite un carillon et figure depuis 2005 au Patrimoine mondial de l’UNESCO, au sein des « Beffrois de Belgique et de France ». En 1802-1803, pour ses transports intérieurs, Gravelines peut profiter des diligences Dunkerque-Calais. Celles qui se rendent à Calais prennent les voyageurs pour Paris. Peuvent être utilisés les transports reliant Dunkerque à Boulogne-sur-Mer.

En 1803, dans la continuité de l'époque antérieure à la Révolution, se tient dans la ville une grande foire annuelle pour toutes marchandises avec foire à bestiaux le 1er jour; cette année-là, elle a eu lieu du 1er au 9 fructidor (fin août). S'ajoutent à cela deux francs marchés (marché où les ventes sont dispensées de taxes) aux bestiaux en floréal (mai) et fructidor. Enfin se tient chaque décade (période de dix jours du calendrier républicain) un marché pour grains, petits animaux et légumes. En 1808, on trouve à Gravelines un dépôt de sûreté, où on enferme les petits délinquants avant leur transfert en maison d'arrêt à Dunkerque.

Au début du XIXe siècle, Le phare est au bout d'une longue perche, et mal-aisément aperçu de loin, il induirait plutôt les marins en erreur, et ne serait propre qu'à causer des naufrages, mais en 1825 « malgré le mauvais état de son port, Gravelines fait un commerce assez considérable avec l'Angleterre.

En 1866 la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés y installe une station de sauvetage. Le canot sera dirigé jusqu'en 1883 par Joseph Leprêtre pilote du port qui finira adjoint au maire puis maire de Grand-Fort-Philippe, les hameaux de Grand-Fort-Philippe et Petit-Fort-Philippe étant créés au XIXe siècle, jusqu'à la séparation du premier en commune autonome. En 1888, Gravelines dispose d'une gare située sur la ligne de chemin de fer Bourbourg-Calais via le Pont d'Oye-Marck.

Au cette époque, Gravelines voit la ressource halieutique locale se raréfier. Gravelines connait à cette époque d'incessants problèmes liés au port, et à l'opposition entre les «terriens» et les pêcheurs. Les hameaux extra-muros se développent néanmoins grâce à la pêche en Islande. L'un d'entre eux, Grand-Fort-Philippe est devenue commune autonome en 1884. Un chantier naval y était renommé pour la construction de petits navires.

XXe siècle

L'application du décret du 29 décembre 1905, prévoyant que soit établi un inventaire des biens des églises (Querelle des inventaires dans le cadre de la loi de séparation des Églises et de l'État) donne lieu à des bagarres à Gravelines entre fidèles et fonctionnaires chargés de dresser l'inventaire le 29 janvier 1906.

Première guerre mondiale

Pendant la première guerre mondiale, Gravelines est à l'arrière du front qui part de Nieuport, suit le cours de l'Yser vers les monts des Flandres. En 1916 et 1917, la ville est le siège d'un commandement d'étapes, organisme dépendant de l'armée organisant les déplacements et cantonnements des troupes de l'arrière. Il est dirigé en fin septembre 1916 par un commandant. On y trouve un dépôt de chevaux malades, un hôpital temporaire,..., on y répartit entre les communes concernées des travailleurs agricoles (136 en 1916), on y décide la fermeture temporaire de certains cabarets lorsqu'ils n'obéissent pas aux consignes de ne pas servir à boire aux soldats à certaines heures.

Gravelines plus beau detours de france corps de garde du chateau routes touristiques du nord guide du tourisme nord pas de calaisDu commandement dépendent divers communes où les troupes font séjour : Bourbourg-Ville et Bourbourg-Campagne, Holque, Craywick, Saint-Georges-sur-l'Aa, Grand-Fort-Philippe, Saint-Pierre-Brouck, Cappelle-Brouck, Loon-Plage, Grande Synthe (jusqu'en mai 1917, la commune passe ensuite au commandement d'étapes de Spycker), Oye-Plage, Marck. Fin septembre 1916, sont donc retrouvées à Gravelines 23 officiers, 800 hommes de différents régiments et armes, 300 chevaux et 25 voitures. Des troupes belges stationnent en 1916-1917 dans quasi toutes les communes du commandement d'étapes, des troupes anglaises sont retrouvées dans le camp de Zenneghem sur Saint-Pierre-Brouck, certaines stationnent également temporairement à Gravelines, Loon-Plage et Grand-Fort-Philippe. Une note de service du 29 juillet 1917 ordonne la suppression de l'éclairage public et le masquage de l'éclairage privé en raison de la présence d'avions et de zeppelins, une note du 4 août ordonnant l'extinction des lumières en cas d'incursion d'aéronefs.

Deuxième guerre mondiale

Jusqu’en 1938, la pêche à la morue constitue l’une des principales activités économiques de la ville. Avec les crises économiques et les guerres, Gravelines se tourne progressivement vers l’industrie et le tourisme. Aujourd’hui, elle est connue pour abriter la centrale nucléaire la plus puissante de France. Le 10 avril 1939, est vendu à Gravelines, le Saint-Jehan, dernier navire à pratiquer la pêche en Islande, marquant la fin d'une époque.

Le 3 juin 1940 le canot de sauvetage de la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés se porte au secours d'une baleinière occupé par 6 militaires fuyant Dunkerque. Lorsque le canot dirigé par Edouard Brunet rentre au port les allemands sont déjà présents et ils doivent leur remettre les militaires.

Un accident d'autocar survenu le 1er juin 1952 provoque un grand émoi dans la ville de Gravelines : un car de touristes, venu de Gand, tombe dans l'écluse et on dénombre trente-cinq personnes noyées.

Gravelines aujourd’hui : tourisme et animations

Gravelines est bien plus qu’une simple ville du Nord de la France. Son histoire mouvementée, ses fortifications impressionnantes et son patrimoine préservé en font un lieu incontournable pour les passionnés d’histoire et de culture. Gravelines a su conserver son patrimoine militaire, civil et religieux. Son beffroi, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, domine la ville et rappelle son riche passé. Le chemin de ronde permet aux visiteurs de découvrir les fortifications et d’admirer l’architecture unique de cette cité historique.

Installé dans l’ancien château-arsenal édifié par Charles Quint en 1528, le Musée du dessin et de l’estampe originale de Gravelines ouvre en 1982. Unique en France, il présente plus de 21 000 œuvres, de Dürer à Picasso, réparties dans la poudrière, la salle du pilier, le four à pain et la boutique des soldats.

Parcours Vauban : balade en barques « baudequins » dans les douves, visites guidées en bacôve.

Journées des Espaces Fortifiés (dernier weekend d’avril) : visites thématiques du patrimoine militaire.

Port de plaisance : 3ᵉ de la Côte d’Opale, accueille chaque été près de 350 bateaux, majoritairement belges et hollandais.

En 2006, lors de la construction de logements sur l’îlot Carnot situé à proximité de la porte orientale de l’enceinte du bas Moyen Âge à l’embouchure de l’Aa, des fouilles ont permis la découverte d'habitats médiévaux le long de la rue de Dunkerque.

Evénements historiques majeurs

Gravelines a été le théâtre de plusieurs événements historiques majeurs :

  • Gravelines plus beau detours de france musee du dessin et de l estampe originale routes touristiques du nord guide du tourisme nord pas de calaisLa Bataille de Gravelines (1558) : Un affrontement décisif entre les troupes françaises et espagnoles. Cette bataille a marqué la fin des ambitions françaises sur la Flandre.
  • Les fortifications de Vauban : Sous Louis XIV, l’ingénieur militaire Vauban a renforcé les défenses de la ville, lui donnant son aspect actuel.
  • Les invasions et occupations : Gravelines a changé de mains à plusieurs reprises entre les Français et les Espagnols avant de devenir définitivement française en 1659.
  • La libération de Gravelines : Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville a été occupée puis libérée, un moment clé de son histoire.

Gravelines célèbre son riche passé à travers plusieurs festivités et événements historiques :

  • Son et Lumière : Un spectacle immersif qui retrace plus de 1 000 ans d’histoire, des invasions barbares à la libération de Gravelines, dans le cadre exceptionnel des fortifications de Vauban.
  • Journées des Espaces Fortifiés : Chaque dernier week-end d’avril, la ville met à l’honneur son patrimoine militaire avec des animations et des visites guidées.
  • Carnaval de Gravelines : Une tradition festive qui s’étend sur plusieurs semaines, avec des bals, des défilés et des animations pour tous les âges.
  • Marché de Noël : Bien que non directement lié aux événements historiques, il se déroule dans un cadre patrimonial et attire de nombreux visiteurs.

 

Nos coups de cœur dans Gravelines

Hébergement :

Restauration :

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N'oubliez pas !

Les lieux les plus enchanteurs sont souvent les plus vulnérables. L'affluence du tourisme pouvant fragiliser encore plus les lieux, veillez à en prendre soin et à ne laisser aucune trace de votre passage. Par respect pour les habitants et l'environnement, merci de respecter le droit de propriété et à la vie privée, respecter les panneaux signalétiques et consignes. 

  • Veillez à toujours respecter les biens et les personnes lors de votre passage et de ne pas pénétrer sur les terrains privés.
  • Observez le code de la route en tous lieux et en toutes circonstances, et soyez courtois avec les autres usagers que vous pourrez croiser sur votre chemin.
  • Camping et Feux interdits (pas de barbecue) - La nature est fragile et des chutes de pierres sont parfois fréquentes.
  • Veuillez ramasser vos déchets avant de partir. Plus que les sacs plastiques ou les pailles, ce sont les mégots de cigarettes qui pollueraient le plus les océans. les filtres à cigarettes se dégradent très lentement. Deux ans en moyenne. L'un des "petits gestes élémentaires" à accomplir : ne plus jeter ses mégots par terre. ​Pensez boite à mégots.

Soyez vigilants et attentifs à tous ces petits gestes pour que nos petits et grands paradis le reste encore de nombreuses années et que les personnes qui passeront derrière nous en profitent tout autant.

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