Les routes touristiques en France

Histoire du Cher (18)

Mehun sur yevre ville et metiers d art l ancienne collegiale notre dame les routes touristiques dans le cher guide du tourisme centre val de loireSitué au cœur de la France, le département du Cher puise ses racines dans un passé millénaire. Le Cher correspond au Haut-Berry, mais incorpore nombre de territoires qui appartenaient au Bourbonnais depuis les seigneurs de la première maison de Bourbon. Situé au cœur du Berry, le département du Cher est une terre riche de traditions, de patrimoine et de mutations profondes. Son histoire, à la fois locale et nationale, témoigne de son rôle essentiel dans le développement de la région Centre-Val de Loire. Du peuple gaulois des Bituriges Cubi à la prospérité médiévale de Bourges, et jusqu’à l’essor industriel, chaque période a laissé sa trace.

On connaît bien sûr les châteaux de la Loire, qui attirent chaque année des milliers de touristes. Mais à quelques kilomètres de Chenonceau ou de Blois le Cher regorge d'édifices qui racontent, chacun à sa manière, l'Histoire inscrite dans ses pierres. Haut lieu de la royauté, la région compte en effet de très nombreux châteaux, aux styles très différents. De l'édifice Renaissance à la forteresse médiévale en passant par le gothique flamboyant, le Cher est réputé pour la beauté de ces anciennes demeures de seigneurs, voire de souverains. Le Cher est riche d'une architecture religieuse conséquente et exceptionnelle, dans laquelle de nombreuses influences diverses se font sentir. Région centrale, propice à l'apport de techniques diverses, tant du nord et du sud que de l'est et de l'ouest, la terre berrichonne offre de nombreux édifices, témoins du passé, qui font revivre à leurs visiteurs les grandes heures de la chrétienté.

De l’Âge du bronze aux initiatives écoresponsables, le Cher traverse les âges sans jamais perdre de sa vitalité. En sillonnant ses villages, ses vallons et ses châteaux, on mesure l’empreinte laissée par chaque génération. Le Cher est bien plus qu’un simple département français. C’est une terre d’histoire, de résilience et de renouveau, qui continue de raconter son passé pour mieux construire son avenir. Cet article retrace les grandes étapes qui ont façonné le Cher et vous invite à explorer son riche patrimoine. 

Prêt à plonger dans l’histoire du Cher ? 

L'Histoire du Cher : du peuple Biturige aux trésors contemporains !

Préhistoire : tumuli et dolmens dans le Cher

L'homme a laissé des traces de sa présence en Berry et dans le Cher depuis les temps les plus reculés. Plusieurs milliers de de silex taillés datant de plus de 40 000 ans se retrouvent dans le nord du Cher et dans le Sancerrois. L'homme de Neandertal aurait façonné des bifaces et les lames entre 35 000 ans et 120 000 ans que l'on retrouve dans les sédiments déposés par la Loire dans un de ses anciens lits.

Plus tard d'autres hommes ont dressé des menhirs et construit des dolmens. Si les sites mégalithiques sont moins célèbres et moins spectaculaires que ceux de Bretagne, ils n'en demeurent pas moins le témoignage d'une présence et d'une activité humaine importante comme le menhir dit La Pierre à la Femme à Saint-Georges-sur-Moulon, le dolmen de la Pierre des Fées à Saint-Maur ou des tumuli comme celui de Neuvy-sur-Barangeon.

Aux environs de Bourges, plusieurs tertres funéraires attestent d’une occupation néolithique ancienne : La Butte-Barral et la Butte-des-Prés-Fichaux, où l’on compte des tumuli datés du VIe millénaire av. J.-C. Les “Pierres folles” de Graçay : menhirs impressionnants que l’on associe aux rites funéraires de la fin du Néolithique.

Antiquité

A l'époque gauloise, selon les auteurs romains comme Tite-Live, les Bituriges formaient un des peuples les plus puissants de la Gaule. Leur influence s'étendait de la Seine à la Garonne et de la Bretagne à la Suisse actuelles. Les Bituriges Cubi etaient considéré comme les “rois du monde” dans la Gaule pré-romaine. Le mot gaulois latinisé en « Bituriges » (au singulier « Biturix») est composé de bitu, « monde » et rix, « roi » et signifie « les rois du monde ». Ce sont eux qui ont entraîné les autres gaulois pour envahir l'Italie au VIe siècle avant J.-C. Le peuple Bituriges étaient divisés en deux groupes : les Bituriges Vivisci, occupant le Bordelais et s'étendant jusqu'au tertre de Fronsac, et les Bituriges Cubi, dont le territoire recouvre le groupe de tumulus de l'Indre et du Cher.

Drevant amphitheatre gallo romain route jacques c ur guide du tourisme du centre val de loireReconnu pour son artisanat du bronze et son commerce étendu, le peuple Bituriges Cubi installa son oppidum principal à Avaricum (l’actuelle Bourges), sans doute la plus belle ville de Gaule à l'époque de CésarJules César a même dit dans ses Commentaires que c'était la plus belle ville du pays, ce qui ne l'empêcha pas de la dévaster et de massacrer tous ses habitants. Elle possédait un forum, des rues et une place publique, et il semble bien qu'ici, comme à Bibracte et à Gergovie, l'urbanisme ne doive que fort peu de chose à l'influence romaine. Plusieurs places fortes sont mentionnées sur leur territoire, et spécialement Noviodunum (Biturigum), c'est-à-dire « Château Neuf », probablement aujourd'hui Neuvy-sur-Barangeon.

La période gallo-romaine dans le Cher

Dans la lutte contre César, les Bituriges apparaissent comme un peuple obstiné et courageux. En pleine guerre des Gaules, Jules César assiège Avaricum lors de sa campagne contre Vercingétorix en 52 avant J.-C. Avaricum fut la seule ville qui refusa la stratégie de la terre brûlée qui avait pour but d'affamer les légions romaines en incendiant les villes et en ravageant les campagnes devant l'avancée de l'ennemi ce qui provoqua sa perte. Après huit jours de siège, la ville est prise et rasée ; près de 40 000 habitants sont tués ou réduits en esclavage, marquant un tournant décisif dans la conquête romaine de la Gaule.

Après la bataille d'Alésia, le territoire des Bituriges Cubi, avec Avaricum (Bourges) pour capitale, est intégré à l’Empire. Les romains reconstruisirent Avaricum, rebaptisée civitas Biturigensium, devient la métropole de l’Aquitaine sous Auguste. La romanisation se traduit par l’institution d’un évêché, l’aménagement de voies et l’implantation d’un réseau administratif et judiciaire. De cette période datent les voies de circulation que l'on retrouve aujourd'hui encore comme l'axe Bourges Tours ou Bourges Orleans qui ont suivi les voies romaines. La voie reliant Avaricum à Augustonemetum (Clermont-Ferrand) traverse le Cher, facilitant les échanges commerciaux et militaires.

Plusieurs aqueducs alimentent Bourges et Drevant, et la barque de Massœuvre, découverte près de Saint-Florent-sur-Cher, témoigne du transport fluvial actif sur la rivière Cher. Des villes du Cher ont prospéré pendant cette période comme Allichamps, Châteaumeillant, Drévant, Neuvy-sur-Baranjon, Saint-Satur, Saint-Thibault où l'on retrouve nombre de vestiges de l'époque gallo-romaine. La chute de l'empire romain et les invasions barbares mirent fin à quatre siècles de paix et de prospérité.

Vestiges romains :

  • Poteries, monnaies et objets de parure (fibules, boucles) retrouvés à Drevant illustrent un artisanat diversifié et un marché régional développé.
  • théâtre antique à Drevant, aqueducs, thermes et mosaïques retrouvés à Lunery.
  • Édification du théâtre antique de Drevant (fin Ier s. av. J.-C.)

Les sites gallo-romains du Cher font l’objet de fouilles récurrentes depuis le XVIIe siècle : Drevant : études de Claude Chastillon (1615) à C. Cribellier (1996-), sanctuaire, thermes et théâtre protégés au titre des Monuments Historiques. Bourges : fouilles du XIXe s., classement dès 1882 du rempart gallo-romain, aménagement de la “Promenade des remparts” pour mise en valeur des courtines et tours.

Le Moyen Âge et l’émergence du Berry

Haut Moyen Âge et féodalité

L'invasion de la Gaule par les Wisigoths au milieu du Ve siècle marque la fin de la période gallo-romaine. Le roi wisigoth Alaric II sera tué par Clovis à la bataille Poitiers. Celui-ci fera gouverner le Berry par des comtes. La domination franche sera une période troublée entrecoupée de guerres entre frères qui atteignirent le futur Cher comme à la bataille de Chateaumeillant.

Sancerre route jacques c ur guide du tourisme du centre val de loireL'arrivée des Carolingiens ne ramena pas la paix, Pépin le Bref attaqua le comte de Bourges, allié du duc d'Aquitaine, le tua brûla la ville et pilla la campagne au milieu du VIIIe siècle. Il rattacha la province à la couronne de France. Son fils Charlemagne, l'en sépara et le rattacha au royaume d'Aquitaine qu'il créa pour son fils Louis en 781. Établissement des premiers comtés de Berry sous Charlemagne à la fin VIIIe siècle. Outre les luttes intestines, le Cher connut également plusieurs invasions de la part des Normands à la fin du IXe siècle. Le dernier comte de Bourges fut Guillaume II qui mourut en l'an 927.

Naissance du Berry partir du Xe siècle, Bourges devient capitale du Berry. Le comté fut ensuite gouverné par des vicomtes dont Eudes Arpin qui le vendit au roi pour pouvoir participer à la croisade. Le Cher fut de nouveau rattaché à la couronne de France. Le XIIe siècle connut son lot de troubles avec la révolte du comte de Sancerre et la mise à sac de Vierzon par Richard Coeur de Lion. Sous le règne de Saint Louis la croisade des Pastoureaux commandés par un ancien moine cistercien Jacques dit le " maître de Hongrie " embrase tout le pays. Après le pillage et les massacres d'Orléans, les autorités de Bourges lèveront des milices populaires qui après avoir tué leur chef extermineront les Pastoureaux à Villeneuve sur Cher.

En 1150, des moines cisterciens venus de Clairvaux érigent l’abbaye de Noirlac, modélisant l’architecture monastique du XIIe siècle. Le cloître, le réfectoire et l’église subsistent presque intacts, offrant aujourd’hui l’un des meilleurs exemples de sobriété cistercienne en France. Avec l’avènement du Moyen Âge, le Cher voit se développer un maillage de forteresses, d’abbayes et de châteaux, comme celui de Meillant.

Bas Moyen Âge

Grande Peste noire en 1348 avec des bouleversements démographiques. Révolte paysanne dans le Berry en 1358, qualifiée parfois de « Jacquerie » locale. Au printemps 1358, la misère et la peste noire poussent des paysans berrichons à se révolter contre les nobles et les percepteurs. Rapidement réprimée par le dauphin Charles (futur Charles V), cette insurrection locale est l’un des épisodes les plus violents de la Jacquerie française.

Période du duché de Berry

Création et enjeu politique (1360)

Le duché de Berry est constitué en octobre 1360 en apanage pour Jean de France, troisième fils du roi Jean II le Bon. Il regroupe alors Bourges, le bailliage de Berry et les châtellenies de Lury, Mehun-sur-Yèvre et Vierzon, offrant un puissant relais royal en Centre-France.

Jean Ier de Berry (1360–1416)

Jean Ier, dit le duc de Berry, installe sa résidence à Bourges et Mehun-sur-Yèvre. À la fois fin diplomate et mécène éclairé, il enrichit la cour d’artistes comme les frères de Limbourg et André Beauneveu. Il fait édifier la Sainte-Chapelle de Bourges et commande les Très Riches Heures, joyau du gothique international. Bourges devient centre de mécénat et d’échanges diplomatiques, attirant nobles et artistes. Jean de Berry négocie la paix entre Armagnacs et Bourguignons et soutient Charles VII durant la reconquête de la France en guerre de Cent Ans.

Palais jacques coeur les routes touristiques dans le cher guide du tourisme centre val de loireGuerre de Cent Ans

Le XVe siècle fut une période très troublée pour le royaume de France et vit le roi Charles VII, le " roi de Bourges " se réfugier dans le Berry qui devint une capitale provisoire. L'appui de Jacques Coeur son grand argentier et la venue de Jeanne d'Arc sauveront le roi et le royaume. Il ne se montrera pas reconnaissant envers ses deux sauveurs : Il ne fera rien pour sauver Jeanne d'Arc alors qu'il aurait pu payer une rançon pour la délivrer et Jacques Coeur qu'il laissera condamner dans un procès truqué qui permettait aux nombreux emprunteurs dont le roi, de ne pas rembourser leurs dettes. Mehun-sur-Yèvre verra partir la dernière campagne de la Pucelle et le roi mourir dans son château.

Jacques Cœur, grand argentier de Charles VII, fait de Bourges un carrefour financier et artistique. Né vers 1395–1400 à Bourges, Jacques Cœur révolutionne le négoce français en créant un vaste réseau de comptoirs et de navires desservant le Levant. A la tête d'une flotte de plus d’une dizaine de galères et armant jusqu’à 300 agents, concurrençant directement les commerçants italiens et réintroduisant la France dans le commerce d’Orient. En 1439, Charles VII le nomme Grand Argentier du royaume, équivalent d’un ministre des Finances. Il finance les campagnes militaires contre les Anglais, jouant un rôle décisif dans la reconquête du territoire royal. Il assainit la monnaie, lutte contre la contrefaçon et organise la frappe de nouvelles pièces pour stabiliser l’économie post-guerre de Cent Ans.

Il fait édifier le palais Jacques-Cœur à Bourges (construction achevée vers 1450), chef-d’œuvre d’architecture civile et témoignage de la prospérité berrichonne. Il finance chapelles, hôpitaux et organisations de foires, inscrivant durablement Bourges parmi les grandes villes culturelles et commerciales de France. Victime de jalousies et d’intrigues, ses rivaux lui reprochent notamment le monopole des épices et des métaux précieux. Condamné pour malversations en 1451, il s’exile puis meurt en 1456 sur l’île de Chios. Pourtant, son empreinte perdure : Le palais, classé Monument historique en 1840, demeure un fleuron patrimonial.

En explorant le personnage de Jacques Cœur, on saisit comment un simple marchand pelletier du Berry a su, par audace et vision, transformer le commerce européen et poser les bases de la France moderne.

Un des rois les plus importants de l'histoire de France, Louis XI naît à Bourges en 1423. La guerre de Cent Ans eut une conséquence étrange, le roi Charles VII donna la ville d'Aubigny à ses alliés Ecossais et celle-ci ne redevint française qu'au début du XIXe siècle.

De la Renaissance à la Révolution

La renaissance pour le Berry et le Cher est marquée par la grande influence qu'ont eu ses trois duchesses. La première Jeanne de France, fille de Louis XI, reine de France répudiée par son époux, sa bonté lui valut le nom de " la bonne duchesse " dans un contexte de misère due aux guerres civiles et aux impôts.

La soeur de François premier, Marguerite d'Angoulême, et celle du roi Henri II, Marguerite de Valois surent donner un élan intellectuel et humaniste fort en faisant venir des professeurs, des poètes et des penseurs comme Calvin ou Luther. La réforme s'installe dans le Cher et Sancerre sera assiégée par Claude de la Châtre qui fera détruire les murailles.

Noirlac l abbaye route jacques c ur guide du tourisme du centre val de loireMarguerites du Berry et transformations (1517–1574)

En 1517, François Ier élève sa sœur Marguerite de Navarre au titre de duchesse de Berry, première femme pair de France. Elle exerce la dignité jusqu’à sa mort en 1549. Sa nièce Marguerite de Valois lui succède jusqu’en 1574, perpétuant l’influence culturelle et diplomatique du duché .

La période des guerres de Religion dans le Cher

La France traverse huit guerres civiles d’origine religieuse entre 1562 et 1598, opposant catholiques et protestants (huguenots) pour le contrôle du royaume. Le Berry, et plus particulièrement le Cher, se trouve à la croisée des routes fluviales et terrestres, exposé aux mouvements de troupes et aux revendications des deux confessions.

Premiers troubles à Bourges (1562)

Pris d’assaut par des compagnies catholiques et protestantes, Bourges subit l’installation de garnisons des deux camps. Les habitants financent vivres, munitions et hébergement des soldats : ces dépenses apparaissent dans les remontrances envoyées au roi en 1575.

Massacre de la Saint-Barthélemy et retentissement local (24 août 1572)

L’élimination massive des chefs huguenots à Paris s’étend à la province. La Saint Barthélémy provoquera la mort d'une trentaine de protestants à Bourges. Dans le Cher, plusieurs dizaines de protestants sont tués ou contraints à l’abjuration, semant la panique dans les campagnes ; les réfugiés affluent vers Sancerre et La Charité-sur-Loire.

Siège de Sancerre (novembre 1572 – mai 1573)

Héroïque résistance huguenote pendant les Guerres de ReligionEnfermés derrière leurs remparts, les défenseurs huguenots tiennent tête pendant sept mois face à l’armée royale. Les vivres manquent : on rapporte la consommation de “chair de rat, chat et chien” avant la reddition par famine plutôt que par assaut. La ville de Sancerre céde finalement face à la famine plutôt qu’aux armes, un témoignage de la ferveur protestante berrichonne. En signe de punition, on détruit les murailles, on brûle les portes et on confisque la cloche du beffroi pendant plusieurs siècles. La ville doit verser une lourde rançon pour réparer les dégâts causés par le siège.

Témoignages et mémoireJean de Léry, pasteur et témoin oculaire, publie en 1574 son Histoire mémorable du siège de Sancerre, récit de première main sur les combats, la survie et l’horreur de la famine. Cet ouvrage reste la source la plus vivante et détaillée de cet épisode.

Chronologie du siège

  • 3 août 1572 : début de l’investissement de la ville par les soldats catholiques commandés par Claude de La Châtre de La Maisonfort.
  • Février 1573 : arrivée des pièces d’artillerie et premiers bombardements intenses (près de 5 915 boulets tirés).
  • 19 mars 1573 : premier assaut frontal repoussé par les défenseurs, qui infligent de lourdes pertes à l’armée royale.
  • Juin–juillet 1573 : rupture des vivres, consommation successive de cuir, de bêtes de somme, puis de chiens, de rats et cas d’anthropophagie signalés.
  • 24 août 1573 : reddition par famine, suivi de l’entrée de Claude de La Châtre le 31 août.
  • Dès janvier 1573, la place est entièrement encerclée ; les catholiques s’installent dans les hameaux voisins pour couper tout approvisionnement.

Chateau de boucard route jacques c ur guide du tourisme du centre val de loireL'arrivée d'Henry VI à Paris mettra fin aux guerres de religion, mais la venue de son ministre Sully dans le Berry aura des suites toujours visibles de nos jours. Sully acheta en 1605 une particularité locale : la principauté de Boisbelle. Les princes de ce petit territoire n'étaient pas des souverains d'opérette, ils rendaient la justice, édictaient les lois et battaient monnaie. Leurs sujets ne payaient ni impôts royaux, ni taille, ni gabelle. Trouvant Boisbelle trop modeste comme capitale, Sully fit construire Henrichemont plus digne de ses ambitions. La mort d'Henri VI ne lui permit pas de finir son projet. Louis XV racheta les privilèges de la Principauté en 1766 et ce fut la fin de la vie sans impôts ni taxes dans le Cher.

Le règne de Louis XIII plus que par des révoltes conduites par quelques rares nobles fut surtout marqué par un des épisodes les plus terribles du siècle : la peste de 1628 qui tua 5 000 personnes à Bourges et fit fuir la majorité des habitants. La forteresse de Montrond servira de base-arrière pour la famille de Condé pendant la Fronde.

Louis XIV n'apportera dans le Cher que des taxes et des impôts pour soutenir son effort de guerre et son goût du faste. La révocation de l'Edit de Nantes provoquera la fuite de nombreux industriels protestants, affaiblissant pour longtemps la région et cela malgré les efforts de Colbert pour relancer l'industrie. Louis XV ne fit que continuer la mauvaise gestion de son prédécesseur pour le département et son successeur ne fit pas mieux pour améliorer la vie du peuple.

Le duché du Berry en apanage jusqu’à la Révolution

Après 1574, le Berry passe à plusieurs princes du sang, dont Charles, futur Louis XVI. À la Révolution française, le titre est supprimé et le territoire éclaté entre les départements du Cher et de l’Indre .

Révolution et industrialisation

Apremont sur allier vue sur l allier plus beau village de france routes touristiques dans le cher guide du tourisme centre val de loireLa révolution arrive de façon assez tranquille dans la très monarchique Bourges et dans le Cher et même la terreur ne fera que trois victimes dans la ville. Réformes et modernisation : mise en place des cantons et des routes nationales, premières écoles primaires. Création du département du Cher le 4 mars 1790 : issu du découpage révolutionnaire, à partir du Berry, du Bourbonnais et du Nivernais. Bourges est désignée préfecture. Révoltes et adhésion aux idéaux révolutionnaires : le Berry se montre favorable aux changements politiques.

Napoléon premier et l'empire n'auront que peu d'influence sur cette province oubliée et ce n'est que son neveu, Napoléon III, qui apporta l'industrie à Bourges et sera à l'origine de l'installation des établissements militaires dans la ville au milieu d'un territoire resté très rural.

Inauguration du canal de Berry (1839)

Ouvert en 1839 après vingt ans de travaux, le canal de Berry relie Montluçon à Vierzon sur 260 km. Son réseau de 189 écluses favorise le transport du charbon et des céréales, stimulant durablement l’industrie et l’agriculture locales. Ouverture de la ligne Paris–Bourges (1847), exploitation houillère dans le nord du département. Développement du chemin de fer, métallurgie à Vierzon, textile à Châteauroux, et exploitation du minerai de fer à Rosières.

Du XIXᵉ au XXᵉ siècle

Première Guerre mondiale

La Première Guerre mondiale et la fabrication des armements qui en a découlé fera de la capitale du Cher un point stratégique amenant même la création d'une usine d'aviation. Cette nouvelle activité amène la prospérité à Bourges pendant l'entre-deux-guerres et la construction de nombreux bâtiments.

Camps de réfugiés espagnols (1936–1939)

Fuyant la guerre civile en Espagne, plusieurs milliers de républicains sont accueillis dans des camps du Cher (Noirlac, Châteaufer). Cette vague d’exilés marque durablement la mémoire locale, via musiques, traditions et solidarités tissées avec les habitants.

Menetreol sous sancerre route des vignobles de sancerreLa Seconde Guerre mondiale dans le Cher

Contexte et occupation (1939–1942)

Le 3 septembre 1939, la France entre en guerre contre l’Allemagne. Rapidement, 520 000 civils sont évacués des zones frontalières, et la ligne de démarcation traverse treize départements, dont le Cher, séparant zone occupée et zone libre. Bourges se retrouve en territoire occupé et le Cher est coupé par la ligne de démarcation. Certaines villes comme Vierzon serviront de ville frontière. La ligne a été traversée dans les deux sens par des passagers clandestins très différents les uns des autres. Certains n'ont vu dans cette période que l'occasion de gagner de l'argent facile en faisant du marché noir ou en rançonnant des réfugiés, juifs en fuite ou évadés de guerre quitte à les abandonner à leur avant la traversée. D'autres l'on fait au péril de leur vie pour aider ces mêmes réfugiés et les membres des maquis tout proches.

Sous l’occupation, le quotidien est régi par des restrictions sévères : cartes d’alimentation, couvre-feu, et contrôle total des déplacements. Juifs, communistes et francs-maçons sont traqués, arrêtés ou internés dans divers centres du département. Ces camps accueillent travailleurs forcés, réfugiés espagnols, internés « indésirables ». Plusieurs familles berrichonnes cachent et accueillent des réfugiés : Famille Rosenstein à Barlieu, protégée par Olga et Raoul Paret. Famille Rozenberg à Châteaumeillant, sauvée par un réseau communiste local. Le département compte 24 Justes parmi les Nations, dont Germaine Bauger (Charenton-du-Cher) et Hélène Cornu Zemmour (Saint-Florent-sur-Cher).

La Résistance dans le Cher (1940–1944)

Dès 1940, des comités de passeurs s’organisent le long de la ligne de démarcation. Le Cher est coupé en deux par la ligne de démarcation établie à l’automne 1940, plaçant Bourges et Vierzon en zone occupée et Saint-Amand-Montrond en zone libre. Cette configuration transforme le département en carrefour stratégique pour les actions de passeurs et les premières initiatives de Résistance le long du Cher.

Rapidement, des groupes de résistants se structurent autour de divers mouvements nationaux. À partir de 1942, les principaux mouvements implantés sont : FTPF (Francs-tireurs et partisans français), Libération-Nord, Combat, Organisation de résistance de l’armée (ORA), Réseaux de renseignement (Alliance, Jade-Amicol). Chaque formation développe une activité spécifique, qu’il s’agisse de renseignement, de propagande ou de sabotage, avec des contacts réguliers entre Bourges, Vierzon et les communes rurales du département.

Le département connaît de multiples sabotages : coupures de voies ferrées reliant Bourges à Saint-Pierre-des-Corps, destruction de pylônes haute tension pour priver les usines d’armement de courant et diffusion clandestine de tracts et journaux comme La Dépêche du Berry Le Patriote BerrichonLa coordination de ces actions culmine le 6 juin 1944 par des interventions sur les gares de Saint-Amand et Gracay, retardant l’acheminement des renforts ennemis vers les plages normandes.

Sancerre et ses vignobles route des vignobles de sancerreMaurice Renaudat, futur directeur du Musée de la Résistance à Bourges, se souvient des soirées où il débrayait les voies ferrées à coups de tenaille pour empêcher l’acheminement de munitions, puis repartait en riant comme un adolescent facétieux face au danger.

Montée en puissance des maquis (1943)

L’instauration du Service du travail obligatoire (STO) début 1943 provoque un afflux de « réfractaires » cherchant refuge dans les forêts berrichonnes. Ces regroupements forment les premiers maquis locaux, souvent sans lien direct entre eux, jusqu’à former, sous l’impulsion de l’ORA et des FTPF, de véritables camps de résistance cachés, notamment autour de Beffes et de Châteaumeillant.

Pour faire passer les réfractaires au Service du travail obligatoire (STO), le curé Farcet de Bourges organisait de faux cortèges funéraires : sous couvert de porter un cercueil, des dizaines de jeunes se faufilaient jusqu’à la zone libre en barque sur le Cher.

Libération du département (août–septembre 1944)

Le 6 juin 1944, des actions coordonnées à Saint-Amand-Montrond et Gracay perturbent les convois allemands, préparant la libération imminente du Cher. En août 1944, les FFI du Cher intensifient les actions de harcèlement contre la colonne allemande Elster. Le 7 septembre, Bourges est libérée essentiellement par des maquis et jeunesses FTPF, sans l’appui direct des armées alliées, tandis que la reddition de près de 18 000 soldats allemands marque la fin de l’occupation en Centre-France. L’article du Patriote Berrichon du 7 septembre célèbre cette victoire sans entrée massive de troupes alliées.

La répression de l’été 1944 reste tragique : 36 juifs sont massacrés au Puits-de-Guerry par la Milice en représailles à l’assassinat de Philippe Henriot.

Témoignages de déportés et anciens résistants

Léo Agogué, membre du réseau Libération-Nord, décrit sa « Marche de la mort » depuis Sachsenhausen : près de 40 000 hommes entamèrent une évacuation à pied, sous le typhus, et seuls 3 000 survécurent jusqu’à la libération. Il se rappelle encore la gamelle de camp qu’il rapporta chez lui, porteuse de son matricule gravé à la main, souvenir douloureux à la fois de la faim et de l’espoir retrouvé.

Raymond Arnold, du réseau AJAJ, raconte son transfert de Gross-Rosen à Dachau : dysenterie, typhus et l’obsession de survivre nourrissaient chaque minute. Arrivé à Dachau, il se souvient de l’émotion d’enfin fouler le sol libre et… d’assister, quelques jours plus tard, à Antigone au théâtre de l’Hôtel Lutetia, vêtu d’un costume trop grand offert par des GI .

Jane Boiteau, résistante du Front National, évoque le calvaire d’un convoi de wagons découverts qui l’emmena de Leipzig à Bergen-Belsen : huit jours de marche sous les bombardements, sans eau ni pain, avant d’être sauvée par les troupes soviétiques sur les berges de l’Elbe. Elle conserva un carnet de recettes minutieusement rédigé en camp, aujourd’hui exposé au musée de la Résistance de Bourges.

Le colonel Gaston de Bonneval, arrêté fin 1943 et déporté à Gusen (commando de Mauthausen), témoignait une fois libéré : « Nous étions broyés par la machine totalitaire, mais c’est la foi et l’entraide des camarades qui m’ont permis de revenir vivant ».

Vignobles route des vignobles de sancerreC'est une période de drames et de massacres mais c'est aussi celle du " franciscain de Bourges ", ce moine Allemand qui soulagea et aida les résistants retenus à, la prison du Bordiot après avoir été torturés par la Gestapo et la milice locales.

Après la guerre, la ville a su s'agrandir tout en conservant son coeur historique avec sa cathédrale et le palais Jacques Coeur mais aussi de nombreuses maisons à colombages. De nouveaux bâtiments comme la maison de la culture, une des premières de France, de nombreux musées, une école militaire. Bourges développe ses atouts culturels et touristiques, et entre dans la catégorie des villes moyennes, dans lesquelles il fait bon vivre entraînant le reste du département dans son sillage.

XXIᵉ siècle : inondations de la vallée du Cher (2016)

En juin 2016, des pluies exceptionnelles font sortir le Cher de son lit, submergeant agriculteurs et habitations sur plus de 30 km². La mobilisation citoyenne pour réparer les berges et soutenir les sinistrés souligne l’attachement profond des Berrichons à leur rivière.

Héritage et mémoire

Cathedrale saint etienne de bourges routes touristiques dans le cher guide du tourisme centre val de loireCommémorations annuelles à Sancerre et Bourges, incluant visites guidées des fortifications et conférences historiques.

Expositions temporaires aux Archives du Cher autour des “Troubles religieux” : fac-similés de lettres et gravures d’époque.

Sentiers thématiques le long du Cher, jalonnés de panneaux racontant ces événements.

Traditions : parcours patrimoniaux dans Bourges, fêtes annuelles célébrant le duc et son mécénat.

Le Musée de la Résistance et de la Déportation du Cher à Bourges conserve de riches collections autour de la ligne de démarcation et des combats locaux. Les Archives départementales publient le dossier pédagogique « L’espoir et le feu : l’année 1944 dans le Cher », rassemblant documents originaux et témoignages de résistants, pour perpétuer la mémoire de ces années de clandestinité et de combat.

Souvenirs et mise en mémoire

Un ouvrage des Archives départementales du Cher, La Résistance dans le Cher, 1940–1944, recense plus de 200 récits — combats, sabotages, passeurs et témoignages de déportés — pour documenter chaque réseau et chaque actant de l’ombre qui a façonné la libération du département.

Nos coups de coeur dans le Cher

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N'oubliez pas !

Les lieux les plus enchanteurs sont souvent les plus vulnérables. L'affluence du tourisme pouvant fragiliser encore plus les lieux, veillez à en prendre soin et à ne laisser aucune trace de votre passage. Par respect pour les habitants et l'environnement, merci de respecter le droit de propriété et à la vie privée, respecter les panneaux signalétiques et consignes. 

  • Veillez à toujours respecter les biens et les personnes lors de votre passage et de ne pas pénétrer sur les terrains privés.
  • Observez le code de la route en tous lieux et en toutes circonstances, et soyez courtois avec les autres usagers que vous pourrez croiser sur votre chemin.
  • Camping et Feux interdits (pas de barbecue) - La nature est fragile et des chutes de pierres sont parfois fréquentes.
  • Veuillez ramasser vos déchets avant de partir. Plus que les sacs plastiques ou les pailles, ce sont les mégots de cigarettes qui pollueraient le plus les océans. les filtres à cigarettes se dégradent très lentement. Deux ans en moyenne. L'un des "petits gestes élémentaires" à accomplir : ne plus jeter ses mégots par terre. ​Pensez boite à mégots.

Soyez vigilants et attentifs à tous ces petits gestes pour que nos petits et grands paradis le reste encore de nombreuses années et que les personnes qui passeront derrière nous en profitent tout autant.

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