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Histoire de Veules-les-Roses (76)

Veules les roses plus beau village routes touristiques de seine maritime guide du tourisme de haute normandieNichée sur la côte d’Albâtre, entre falaises blanches et mer agitée, surplombant la mer Veules-les-Roses séduit par son authenticité et son charme pittoresque.  Veules-les-Roses (Seine-Maritime) classé parmi « Les Plus Beaux Villages de France », est un village où le temps semble s’être arrêté. Une sensation de bout du monde sur le plateau de Caux. Protégé comme un joyau par la nature et par ses habitants. Enfants du pays ou citadins en quête d’une nouvelle vie, tous ont participé à l’entretien de cette station balnéaire aux allures de carte postale qui a séduit en son temps d’illustres intellectuels comme Victor Hugo.

Lors de votre découverte de la côte d’Albâtre, un arrêt pour visiter Veules-les-Roses s’impose. Ce magnifique petit village aura de quoi vous ravir et vous charmer. Ses chaumières, son ambiance fleurie, le parcours de son fleuve dans les ruelles de la ville, son bord de mer imbriqué entre les falaises de calcaire sont autant d’éléments qui ont fait de la ville une destination renommée dès le XIXe siècle, tout en étant plus réservée que ses consœurs normandes Deauville ou Cabourg. 

Veules-les-Roses n’est pas qu’un décor de carte postale. C’est un témoin vivant de l’histoire normande, un village qui a su traverser les siècles avec grâce et résilience. Derrière ses ruelles fleuries et ses maisons à colombages se cache une histoire riche, qui fait de ce village l’un des joyaux historiques de la Normandie.

Veules-les-Roses : voyage dans l’histoire de la plus charmante des cités normandes !

Des origines mérovingiennes

Au-delà des cartes postales, Veules-les-Roses porte une empreinte très ancienne. Les origines du bourg remontent à l’Antiquité tardive et aux débuts du haut Moyen Âge, avec un ancrage humain attesté dès l’époque mérovingienne. Les premières traces d’occupation remontent au IVᵉ siècle, comme en témoigne la découverte d’un cimetière franc. Le nom même de Veules viendrait du saxon Well, signifiant « point d’eau ». Ce n’est pas un hasard : le village est traversé par la Veules, le plus petit fleuve de France, qui a façonné son identité. Cette découverte du cimetière franc mis au jour, fait de Veules l’un des plus vieux noyaux habités du pays de Caux.

L’assise de Veules sur un vallon humide débouchant directement sur la Manche offrait une triade décisive pour l’installation précoce: eau douce, terroir cultivable, et accès maritime. Le cours très court de la Veules, 1 149 m, concentrait usages et activités autour d’une ressource maîtrisable et constante, structurant la vie du hameau dès ses phases primitives. 

Le vallon cauchois de Veules a probablement accueilli un habitat dispersé (maisons et annexes en matériaux périssables) resserré autour de la source et des premiers tracés de chemins vers le rivage. L’organisation sociale mêlait agriculteurs, pêcheurs et gens de rivage, avec une polarisation autour des points d’eau et des terrains drainables. La topographie encaissée, à l’abri des vents, a favorisé une petite communauté pérenne, prémices du bourg médiéval qui se développera ensuite de part et d’autre de la rivière. Dès l’époque mérovingienne, la combinaison champs–rivière–mer suggère un triptyque économique : petites cultures céréalières et légumières, élevage, et exploitation du littoral (pêche de rivage, collecte). La courte rivière a fourni une eau claire précieuse pour le trempage des fibres et les usages domestiques ; plus tard, ce même fil d’eau deviendra l’épine dorsale des moulins et des cressonnières, continuités d’un rapport très ancien à la ressource hydrique.

Veules les roses plus beau village la falaise routes touristiques de seine maritime guide du tourisme de haute normandieChristianisation et prémices paroissiales

La présence d’un cimetière mérovingien (cimetière « franc ») signale un établissement durable, avec des inhumations regroupées révélatrices d’une communauté structurée. Ce type de nécropole, typique des VIe–VIIe siècles, accompagne souvent un habitat voisin et marque le passage des traditions tardo-antiques aux pratiques funéraires chrétiennes, tout en conservant parfois des usages antérieurs. À Veules, cet indice suffit à ancrer une trame de peuplement continue du haut Moyen Âge au cœur du vallon. L’aire funéraire mérovingienne témoigne de la diffusion du christianisme sur la côte cauchoise. Si l’institution paroissiale se formalise surtout aux XIe–XIIe siècles (Saint-Martin et Saint-Nicolas se détacheront alors des deux rives), la christianisation de l’espace et des pratiques funéraires est déjà à l’œuvre bien avant, dessinant une sociabilité rituelle qui perdurera dans le maillage ecclésial médiéval.

Continuités vers le Moyen Âge

La stabilité d’occupation mérovingienne ouvre sur la période carolingienne, avec des défenses côtières et une structuration plus ferme du territoire, prélude à l’intégration de Veules dans les réseaux ecclésiaux (fief de l’abbaye de Fécamp) et maritimes médiévaux. L’axe fluvial minuscule reste le pivot : il aimante le port, les moulins, puis les activités textiles et maraîchères, héritages lisibles dans le paysage veulais jusqu’à l’époque moderne.

Période carolingienne à Veules-les-Roses

Veules les roses plus beau village la veules et les cressonnieres routes touristiques de seine maritime guide du tourisme de haute normandieSous Charlemagne et ses successeurs, la petite vallée qui file vers la Manche devient un point à surveiller, à fortifier, et à organiser. Au tournant des VIIIe–IXe siècles, l’Empire carolingien doit sécuriser ses marges maritimes face aux incursions venues du Nord. La côte d’Albâtre, avec ses valleuses débouchant sur des grèves praticables, constitue une série de “portes” naturelles à protéger. Veules, adossée à la falaise mais ouverte sur la mer, entre dans ce maillage défensif, à l’échelle locale (vallon, port d’échouage) et régionale (littoral cauchois).

Les sources locales indiquent qu’à l’époque de Charlemagne, des défenses sont renforcées contre les pillards nordiques. Cela cadre avec une politique de surveillance des rivages : points d’alerte, postes de guet et organisation communautaire pour prévenir les descentes rapides. À Veules, ce renforcement participe d’une continuité de protection du site côtier qui sera ensuite consolidée, ducale, à l’époque de Rollon et des débuts de la Normandie.

Structuration ecclésiale et cadre du bourg

Si l’institution paroissiale se formalise surtout plus tard, le haut Moyen Âge carolingien prépare le terrain : christianisation des communautés, mise en valeur des sites d’oratoire et premières trames de pouvoir religieux. À Veules, la division ultérieure en deux paroisses de part et d’autre de la rivière (Saint-Martin, rive gauche, et Saint Nicolas, rive droite) atteste cette structuration progressive de l’espace habité et rituel qui s’enracine dès l’époque carolingienne. Dans ce contexte, l’économie reste mixte: petite agriculture sur le plateau et les replats, élevage, usages de la rivière (eau claire pour les activités domestiques), et pratiques littorales (pêche de rivage, collecte). La topographie en entonnoir de la valleuse protège les installations tout en offrant un accès utile à la mer pour des embarcations légères, condition pour un futur port d’échouage médiéval.

Les ruines de l’église Saint Nicolas en falaise, la paroisse Saint Martin rebâtie, et la ligne de partage formée par la Veules, traduisent cette histoire longue du site comme “porte” costaude et habitée sur la Manche.

Des siècles de turbulences

Veules les roses plus beau village de france moulin routes touristiques de seine maritime guide touristique de la haute normandieDes origines médiévales aux premiers seigneurs

Au Xᵉ siècle, le viking Rollon, devenu duc de Normandie, assure la protection de la côte. Le village devient un fief de l’abbaye de Fécamp, et deux paroisses se dessinent de part et d’autre de la rivière : Saint-Martin et Saint-Nicolas. La Veules marquait autrefois la frontière entre deux paroisses rivales, Saint-Martin (rive gauche) et Saint-Nicolas (rive droite), une division qui a structuré la vie religieuse et sociale du bourg pendant des siècles.

Construit en bois et chaume, Veules-les-Roses a été victime de nombreux incendies au fil des siècles. Ces sinistres ont contribué à la disparition de certains bâtiments anciens, mais ont aussi poussé les habitants à reconstruire avec des matériaux plus durables comme le grès. Dès le Moyen Âge, un bourg se forme autour de ce cours d’eau, profitant de la richesse de la pêche, de la culture maraîchère et de moulins hydrauliques. Les seigneurs locaux contrôlent le port et perçoivent des droits de passage, assurant ainsi la prospérité du village.

Dès le XIe siècle, les ducs de Normandie confient le défrichement et la culture des terres environnantes à deux monastères. La partie située sur la rive droite est octroyée à la collégiale de Saint-Quentin-en-Vermandois. D’après l’abbé Cochet, grand archéologue du XIXe siècle, cette donation est faite à Dudon, chanoine de Saint-Quentin, familier de la cour des ducs de Normandie et devenu leur historien. À l’abbaye de Fécamp revient le soin d’exploiter la rive gauche, avec son église Saint-Martin, citée pour la première fois en 1025.

Au XIIIᵉ siècle, le port prend de l’ampleur. Les marins veulais se lancent dans la pêche au hareng et au maquereau, tandis que les moulins à blé s’installent le long de la Veules. Mais la guerre de Cent Ans, les épidémies et les hivers rigoureux plongent le village dans la misère. 

Veules-les-Roses pendant la guerre de Cent Ans

La guerre de Cent Ans n’a pas seulement bousculé les grandes villes de Normandie; elle a aussi marqué les petites valleuses maritimes. Veules-les-Roses, ouverte sur la Manche mais coincée entre falaises et plateaux, a vécu près d’un siècle d’alertes, de disettes et de reconstructions.

Veules les roses plus beau village l abreuvoir routes touristiques de seine maritime guide du tourisme de haute normandieLes raids anglo-navarrais et les chevauchées (1337–1415) ravagent la Normandie littorale. Les villages “portes de mer” comme Veules subissent des descentes rapides visant stocks, bétail et bateaux. Les crêtes de falaises servent de points d’observation; des systèmes d’alerte rudimentaires (feux, cloches) préviennent les descentes. En cas d’attaque, la population se replie vers le plateau ou dans les vallons secondaires; la vie se réorganise autour de la rivière, ressource vitale en période de crise.

Après Harfleur et la prise de Rouen (1417–1449), l’autorité anglaise impose taxes, garnisons et contrôles des rivages ; les pêcheries locales sont surveillées, parfois réquisitionnées. Bois, grains, sel, navires et hommes sont sollicités pour les besoins des armées, grevant lourdement l’économie d’un bourg déjà fragile. Les embarcations légères sont faciles à dissimuler mais aussi à saisir ; le trafic se fait plus côtier, opportuniste, et soumis aux humeurs des garnisons. Hareng et maquereau, nerfs de l’activité locale, souffrent des blocus, des risques d’arraisonnement et de l’insécurité en mer; nombre de familles basculent vers la subsistance.  Les échanges avec Dieppe, Fécamp et Saint Valery en Caux décrochent; on privilégie les trajets courts et les fenêtres de calme.

Sous Philippe le Bel, le port prend de l'importance. Les marins se livrent à la grande pêche du hareng et du maquereau. À l’apogée du port médiéval, l’activité commerciale était telle qu’un quartier accueillait des banquiers, signe d’un dynamisme économique rare pour une petite cité cauchoise.

Reconquête française (1449–1450)

Le reflux anglais rouvre la voie à la remise en culture et aux reconstructions ; les ports d’échouage reprennent timidement, mais sur une base appauvrie. Sous Louis XI, la paix permet un renouveau. Les marins participent à des expéditions commerciales, et les moulins se reconvertissent pour broyer du lin. Veules devient un centre de tissage prospère, aujourd’hui disparu.

L'église Saint Martin est éprouvée, les conflits endommagent l’édifice médiéval. Seule la tour subsiste, et l’église est rebâtie en grès au XVIe siècle, avec une voûte de bois à trois nefs au XVIIe siècle. L’autre pôle paroissial, Saint Nicolas en falaise, en surplomb de la mer, porte aussi la marque des siècles de tempêtes et de guerres; ses vestiges dominent encore le rivage. Les sinistres et pillages accélèrent l’abandon du bois et du chaume au profit de matériaux plus résistants (grès, silex), qui signent l’esthétique veulaise ultérieure.

Veules-les-Roses pendant les guerres de Religion

Les guerres de Religion (1562–1598) secouent la Normandie, où ports et bourgs commerçants deviennent des lieux d’affrontements idéologiques et d’alliances opportunes. À Veules, la division s’inscrit dans une trame paroissiale ancienne: la rivière Veules sépare depuis le XIe siècle deux communautés, Saint Martin en rive gauche et Saint Nicolas en rive droite, cadre qui rend la coexistence confessionnelle particulièrement sensible dans l’espace quotidien du village.

Sous la pression des conflits confessionnels du XVIe siècle, Veules-les-Roses vit se superposer les fractures religieuses aux fragilités d’un petit port de valleuse. Le bourg, déjà éprouvé par les siècles précédents, traverse alors une période de tensions visibles dans les pratiques sociales, l’économie, et la circulation des habitants. La crise religieuse frappe l’économie locale: agriculture et commerce se contractent, la pêche et le petit cabotage deviennent plus incertains, et la communauté s’appauvrit. Ces difficultés s’ajoutent à des aléas récurrents (tempêtes, hivers rigoureux), aggravant la précarité des familles du littoral veulais.

Dans le bourg, les appartenances confessionnelles s’affichent au grand jour : un usage local veut que les femmes portent des jupes de couleur pour signifier leur camp : rouge pour les catholiques, bleu pour les protestantes. Cette mise en scène du clivage religieux, à la fois discrète et publique, cristallise la fracture dans la vie ordinaire du village.

La pression des conflits et l’appauvrissement entraînent des départs. De nombreux Veulais s’expatrient vers des ports plus actifs et mieux protégés, notamment Dieppe et Saint Valery en Caux. Après la paix d’Henri IV, la révocation de l’Édit de Nantes (1685) accentuera encore l’hémorragie au sein des familles réformées, prolongeant sur plusieurs générations les recompositions nées au XVIe siècle.

Renaissance et révolution industrielle

La rivière au service des tisserands

À partir du XVe siècle, Veules-les-Roses tire parti de la force de son fleuve. Pas moins de neuf moulins sont recensés, utilisés pour moudre le blé, fouler le lin ou encore produire de l’huile. Ces infrastructures jouent un rôle essentiel dans l’économie locale, en complément de la pêche et de la culture des cressonnières, toujours présentes aujourd’hui. La petite cité gagne alors en importance, attirant marchands et artisans.

Au XIXᵉ siècle, les moulins de Veules ne servaient plus à moudre du blé, mais à broyer du lin. La rivière était utilisée pour laver la laine des moutons, une activité essentielle pour les tisserands locaux. Cette mutation alimente une vraie période faste pour les tisserands veulais. Ce savoir-faire artisanal a disparu, mais il a marqué l’économie du village pendant des décennies.

L’âge d’or artistique

L’actrice Anaïs Aubert de la Comédie-Française découvre Veules en 1826 en fuyant un chagrin d’amour, s’y ressource. Elle en vante les charmes à Paris, attirant une foule d’artistes et d’écrivains : Victor Hugo, séduit par la beauté des falaises, séjourne à plusieurs reprises; Paul Meurice, dramaturge et ami de l’écrivain, y possède une maison ; Camille Saint-Saëns y compose certaines de ses œuvres ; Jules Michelet, les Frères Goncourt, François Coppée…, transformant le village en scène prisée des élites culturelles. Le village devient un lieu de villégiature prisé, à deux pas de la capitale.

L’histoire de Veules prend un tournant décisif au XIXe siècle. La mode des bains de mer, popularisée par la bourgeoisie parisienne, transforme le village en station balnéaire prisée. Les villas élégantes, construites le long du littoral, témoignent encore aujourd’hui de cet engouement mondain.

Veules-les-Roses pendant la Seconde Guerre mondiale

Comme nombre de villages du littoral normand, Veules-les-Roses subit de plein fouet l’Occupation allemande. Les falaises sont fortifiées, des blockhaus érigés, et le port de pêche contrôlé. En juin 1940, le village est marqué par les combats liés à l’opération Dynamo, lors de la retraite des troupes alliées vers Dunkerque et Saint-Valery-en-Caux, puis occupée jusqu’à sa libération à l’automne 1944 Les cicatrices de cette époque sont encore visibles à travers certains vestiges.

Paul Noël, 14 ans, joue au ballon quand un avion allié, traqué par des chasseurs allemands, rase le clocher. Le quartier se terre dans la cave d’une vieille Veulaise nommée Prudence, puis fuit sous les mitraillages vers la cavée de la Croix-la-Dame. Une voisine, “la brave Berthes”, finit tranquillement un os de poulet avec un plat en guise de casque, tandis qu’un officier franco britannique gronde les civils: “Une maison, ça ne brûle pas deux fois, retournez dans la cave !”. Le marchand du quartier, revenu de Rouen, distribue des cerises qu’il ne pourra plus vendre. 

Encerclement et combats de juin 1940

Entre le 10 et le 12 juin 1940, la poussée allemande isole des unités françaises et britanniques entre Saint-Valery-en-Caux et Veules-les-Roses. Des soldats de la Somme s’y retrouvent acculés et combattent jusqu’à l’épuisement, certains tentant l’embarquement pour échapper à l’encerclement. Des citations officielles mentionnent des officiers blessés grièvement à Veules le 11 juin 1940, preuve de l’intensité des combats au cœur du village. La manœuvre allemande, menée par les 5e et 9e Panzer, ferme l’étau sur la côte d’Albâtre le 10 juin, tandis qu’une flottille alliée prépare une évacuation par mer dans l’urgence.

Pierre Rive (23e GRDI) : Le 11 juin, à Veules, après des reconnaissances audacieuses les jours précédents, le lieutenant Rive prend un FM des mains d’un tireur hors de combat et est grièvement touché. Il sera amputé de la jambe droite. Sa citation à l’ordre de la Légion d’honneur fixe l’intensité des combats au cœur du village. Le brigadier chef René Quilliet (6e Cuirassiers) est grièvement atteint par balles de mitrailleuse et de revolver à Veules le 11 juin 1940 ; sa citation pour la Médaille militaire rappelle l’âpreté des affrontements de rue et de rive ce jour là.

Tentatives d’évacuation par mer

Au matin du 12 juin, malgré la panique provoquée par l’aviation, des groupes parviennent à embarquer depuis la grève, gagnant l’Angleterre avant d’être redéployés en France. Des témoignages et citations militaires soulignent le rôle de cadres qui encadrent ces embarquements précipités sous la menace directe de l’ennemi. Côté allié, une flottille de destroyers britanniques et canadiens est mobilisée pour récupérer jusqu’à 65 000 hommes, dans la continuité des évacuations post-Dunkerque, avec des mouvements sur ce secteur de côte dès les 9–10 juin.

Cinq heures de combat, puis l’embarquement au petit matin : Coupé de son régiment, le lieutenant Gauthier Sainte Marie (5e Cuirassiers) se met à la disposition de la défense de Veules et tient cinq heures contre un adversaire supérieur. À l’aube du 12 juin, malgré la panique provoquée par les bombardiers, il parvient à faire embarquer ses hommes depuis la grève, les ramène en Angleterre, puis de nouveau en France. Une séquence d’évacuation improvisée qui a laissé une forte empreinte locale.

Après la chute du front en juin 1940, Veules-les-Roses reste sous occupation allemande jusqu’à la libération de la région à la fin de l’été 1944. Des clichés « then and now » attestent de la libération du village en septembre 1944, inscrivant Veules dans le mouvement de reconquête alliée de la côte normande après l’opération Overlord.

Veules-les-Roses n’a pas hébergé de maquis d’envergure ou de réseau horizontal FFI structuré, mais le village a néanmoins connu des formes de résistance discrètes et citoyennes pendant l’Occupation. Fourniture de faux papiers et de cartes d’alimentation grâce à quelques fonctionnaires municipaux et notables prêts à prendre des risques. Caché d’armes légères et de munitions dans des dépendances agricoles pour approvisionner, si besoin, les groupes de franc-tireurs extérieurs. Transmission de nouvelles clandestines venues de Londres : récits de la BBC récupérés via postes dérobés ou appareils des maquis environnants et diffusés sous le manteau.

Mise à l’abri, dans les chaumières et les granges, de petits groupes de parachutistes alliés et d’aviateurs abattus en mer, en attente d’un passage illégal vers l’Angleterre. Utilisation des valleuses et des cavées comme points de rendez-vous pour guider ces évadés vers la plage, à l’aube, où une embarcation légère les prenait en charge.

Plusieurs Veulais ont rejoint, à pied ou à vélo, les maquis de la forêt de Fontainebleau ou du bocage cauchois : participation aux sabotages de lignes téléphoniques et ferroviaires. Des caches de munitions et de vivres installées à la lisière des plateaux, en lien avec le réseau « Avenir Normand » ou « Combat ».

Lieux de mémoire à voir aujourd’hui

Le « Cérons » et le monument des canons sur falaise

Symbole local des combats de 1940, deux canons trônent aujourd’hui sur la falaise amont de Veules. Inauguré en 1998, ce monument rend hommage aux marins du patrouilleur « Cérons » (ex-cargo de 66 m réquisitionné en 1939, armé notamment de pièces de 100 mm). Les canons proviennent de l’épave, visible aux grandes marées, et ont été relevés puis offerts à la commune par la Marine nationale. Le site commémore particulièrement les événements du 11 juin 1940, lorsque le secteur est pris sous le feu alors que l’encerclement se referme.

Des témoignages de passionnés et d’anciens combattants évoquent des Écossais commandés par le général Ritchie, et la dédicace d’une place à leur mémoire dans le village, rappelant la dimension alliée des combats de la côte d’Albâtre. En parcourant aujourd’hui le circuit des falaises, on croise un blockhaus coiffé d’une table d’orientation, surnommé “Le Point d’interrogation” par les habitués; un petit repère de promenade qui s’inscrit dans le paysage des anciens ouvrages défensifs du secteur.

Dès la fin de la guerre, tout est mis en œuvre pour essayer d'effacer cette période et retrouver le charme de la station balnéaire d'antan. Mais les destructions sont trop importantes, surtout le front de mer, pour reconstruire à l'identique. On rebâtit alors (avec les dommages de guerre et les matériaux de l'époque) des maisons modernes, un casino... Il reste néanmoins quelques belles villas de charme style "bains de mer" très richement décorées, ainsi que d'anciennes maisons de pêcheurs ou de tisserands construite en grès, en silex ou en briques qu'il convient de protéger.

Une reconnaissance patrimoniale et touristique

Aujourd’hui, Veules-les-Roses est classé parmi les “Plus Beaux Villages de France”. Son histoire continue de vivre à travers : ses moulins restaurés, jalonnant le cours du fleuve, son patrimoine balnéaire du XIXe siècle, son église Saint-Martin, aux parties médiévales, et ses traditions liées à la culture du cresson. La finesse du cresson cultivé dans les cressonnières de Veules était si réputée qu’on surnommait le village le « jardin légumier de Dieppe ». Ce légume, nourri par la pureté de la rivière, était exporté jusqu’à Paris et faisait la fierté des maraîchers locaux. La Veules, à peine plus d’un kilomètre, alimente une enfilade de moulins, d’anciens lavoirs et des cressonnières. Son cours minuscule a façonné toute l’économie locale, du blé au lin, puis au cresson.

Chaque promenade dans ses venelles fleuries ou le long de la plage raconte une page d’histoire, entre mémoire médiévale, faste de la Belle Époque et souvenir des guerres.

Un village où l’histoire coule comme un fleuve

Visiter Veules-les-Roses, c’est parcourir un condensé d’histoire normande. Du Moyen Âge à la Belle Époque, en passant par les drames de la Seconde Guerre mondiale, le village témoigne de la résilience et du charme éternel des cités maritimes. Entre patrimoine, nature et mémoire, il reste un lieu incontournable pour les amoureux d’histoire et de paysages authentiques.

Nos coups de cœur dans Veules-les-Roses

Hébergement :

Restauration :

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