Les routes touristiques en France

Bataille de Banne en Ardèche (07)

A l'extrémité sud de l'Ardèche, Banne est aujourd'hui répertorié comme l'un des "villages de caractère de l'Ardèche". Blottie au pied des premiers contreforts des Cévennes, au milieu des garrigues et adossé aux premiers escarpements des Cévennes, Banne est un village fort pittoresque. Le belvédère du château est l’endroit idéal pour appréhender l’ensemble du Bois de Païolive où les blocs de calcaires étrangement découpés se détachent des camaïeux verdoyants. On y monte par un chemin escarpé. C’est l’occasion de Banne village de caractere vieille ville et ruine du chateau routes touristiques de l ardeche guide du tourisme rhone alpesdécouvrir de belles ruines de l’ancien château, qui fut très prospère au moyen-âge dont il ne reste que les murs, un magnifique escalier et des écuries.

Durant la Révolution française, le comte François-Louis de Saillans (1742-1792) tente une contre-révolution royaliste), suivi par environ 6 600 paysans. Il enlève le fort de Banne début juillet 1792. Il est rapidement repris par le général d’Albignac, venu de Bourg-Saint-Andéol ; un incendie est déclenché par les combats et un violent orage, qui réduit le fort en ruines. Toutefois, ce ne sera pas le seul fait historique de la commune de Banne !

On distingue, sous le château de Banne, une route en ligne droite, en direction des Vans et du bois de Païolive. A cet endroit précis eut lieu, le 29 juillet 1944, la "bataille de Banne" qui marque la première victoire des maquisards sur l'armée nazie en Ardèche : l'embuscade des F.F.I. fit battre en retraite un convoi allemand. Le lendemain, le village eut à faire face aux représailles. Pour ce haut fait de résistance, la commune reçue la " croix de guerre ".

Située presque à la limite entre les départements de l’Ardèche et du Gard, la commune de Banne se trouvait sur un itinéraire routier utilisé par les forces d’occupation cantonnées dans le Haut-Languedoc, de Millau (Aveyron) à Nîmes (Gard). Venant des départements limitrophes ou de la vallée du Rhône, les troupes allemandes utilisent des routes traversant l'Ardèche pour leurs missions de surveillance, de répression et de liaisons avec leurs garnisons de Mende, Langogne, Le Puy. Ainsi, l'itinéraire Nîmes, Alès, Villefort, Mende les amènent à emprunter les routes de l'Ardèche méridionale, et la région des Vans, de Banne,... 

L’évocation d’une bataille n’est jamais une fête, même quand l’affrontement a tourné à l’avantage de ceux qui la célèbrent plus tard. L’hommage et le devoir de mémoire en sont les principales motivations. le danger qui menace de telles célébrations est l’indifférence toujours vulnérable au temps qui passe, la lassitude en étant le premier symptôme et l’oubli la condamnation suprême.

Un lieu, une histoire... C’était donc le 29 juillet 1944 ! 

Dans le village Banne, deux accrochages entre des soldats nazis et des résistants ont déjà eu lieu les 13 Juillet lors d'une rencontre surprise entre un convoi allemand et un véhicule FFI et 22 juillet 1944. Le 13 juillet 1944, au lieu-dit « La Lauze », commune de Banne, des éléments de la 63ème compagnie AS ont un accrochage avec un convoi allemand. Au cours de celui-ci, les gendarmes FFI Maurice Riou et Justin Baudin furent tués au combat. Deux civils, Gaston Roussel et Louis Roux, furent massacrés, mitraillés depuis un véhicule d’une colonne allemande.

L’état major du secteur D, commandé par Michel Bancilhon, prit des dispositions pour que les convois ennemis soient désormais harcelés sur le passage. Il envoya prendre position sur les hauteurs de Banne, trois compagnies, les 51ème et 52ème, commandées par le Capitaine Georges Picard et le Lieutenant Charles Escudier et la compagnie 6.11 commandée par Pierre Ollier de Marichard dit « Marco » et Jacques Ferri.

Le 22 juillet à midi, un convoi de huit véhicules ennemis venant d’Alès, arrive à la hauteur du château de Lèbres. Ils sont attaqués à la grenade par les hommes de Marco. Deux véhicules sont incendiés. Les allemands parviennent à décrocher en laissant sur le terrain un tué et un prisonnier. Les combattants français, peu nombreux, harcèlent l'ennemi avant de disparaître rapidement. Il s'agit d'une guerre de guérilla.

Le relief accidenté permit aux Forces françaises de l’Intérieur de mener plusieurs attaques victorieuses contre des convois allemands, ce qui n’alla pas sans conséquences pour la population civile. À Banne même et dans les communes avoisinantes, dix civils furent massacrés. Il y eut trois morts en action parmi les résistants.

Le 29 juillet au petit matin, Escudier et Picard vont en reconnaissance à Saint-Paul-le-Jeune et observent l’arrivée d’un très important convoi en provenance d’Alès s’engageant sur la longue ligne droite des Lèbres en route vers le front au nord de la France. Le PC est alerté par une téléphoniste de Saint-Paul vers 9 heures 15. Il s’avère que le convoi, guidé par un avion de reconnaissance, est fort de 400 hommes environ transportés par 19 camions, protégé à l’avant par une chenillette blindée, et dispose d’une auto mitrailleuse avec un canon de 75 mm. Ferri demande des volontaires pour stopper à l’avant la chenillette à la grenade Gammon. Aussitôt les groupes, qui comptaient près d'une soixantaine d'hommes, ont été alertés pour prendre position. Alentour chaque maquisard à son poste de combat savait à cet instant précis qu’une page importante de l’histoire de la Résistance ardéchoise allait s’écrire dans cette plaine. Et si nul n’en connaissait l’issue, tous savaient qu’ils en seraient les principaux acteurs.

Banne village de caractere calade routes touristiques de l ardeche guide du tourisme rhone alpesLe groupe F.T.P. (Francs Tireurs et Partisans) qui logeait dans les maisons inoccupées, au dessous du château, se mit en place sur la colline, entre le château et la route des Vans. Le M.O.I. (Mouvement Ouvrier International), composé de Polonais, d'Espagnols et d'Italiens, qui cantonnait Place de l'Église, en fit autant côté cimetière. Un groupe de l'A.S. (Armée Secrète), qui était venu en renfort depuis quelques jours, prit position au dessus du virage, au bout de la ligne droite qui longe le mur du château des Lèbres.

Des officiers Allemand, descendus de leur véhicule, scrutaient à la jumelle le village et les collines. Une fois qu'ils furent remontés dans leur voiture, la colonne s'ébranla pour poursuivre sa route. A 10 heures, trois compagnies de FFI attaquèrent la colonne à la sortie du pont sur le ruisseau Le Granzon, les grenades font leurs œuvres. Les mitrailleuses de l'A.S. ouvrirent le feu, prenant le convoi en enfilade. C'était le signal de l'attaque. Des partisans du M.O.I., qui se trouvaient en embuscade dans l'enclos du château des Lèbres, lancèrent leurs grenades par dessus le mur, causant de graves dégâts parmi les soldats allemands.  Les explosions projettent la chenillette en travers de la route, Ferri et ses hommes bloquent la queue du convoi à l’autre extrémité ; les mitrailleuses des marins portés en surplomb ouvrent le feu sur les camions d’où s’extirpent en catastrophe les soldats allemands pour se disperser dans les vignes qui bordent la route. Mais ceux-ci se ressaisissent à l’abri des fumigènes d’une auto mitrailleuse qui tire des obus sur le village de Banne et ses abords, d’où les hommes de Marco, à l’abri des murettes, ripostent par tirs de mousquetons. Le combat dure toute la journée.

Les deux unités de l’armée ardéchoise composées des FTPF de sensibilité communiste et de l’AS majoritairement gaulliste avaient su gommer leur différent idéologique pour s’unir contre leur ennemi commun.   Adrien Carlhan, chauffeur réquisitionné d’un des camions transportant les Allemands, fut probablement tué par un tir FFI dans le but d’immobiliser la colonne. Le soir la colonne allemande, sur la protection d’un blindé venu en renfort, se retire vers Alès, en abandonnant sur le terrain douze véhicules et en emportant ses morts et ses blessés. Côté FFI, on déplore un mort, le soldat Pierre Cordier et plusieurs blessés dont deux graves.

C’est la première grande victoire remportée en Ardèche par la Résistance armée au cours d’un affrontement qui dépasse quelques peu le stade de guérilla. Cette victoire a une valeur symbolique forte car deux armées se sont affrontées et l'habileté tactique des résistants a fait renoncer l'ennemi.

En revanche, le 29 juillet le combat oppose pendant plusieurs heures environs deux cents résistants des 51e, 52e compagnies AS ainsi que la 6-11 commandée par Pierre Ollier de Marichard (et non pas la 7120e compagnie FTP) à quelque 400 soldats allemands transportés par camions et protégés par un ou deux blindés. Dans la cuvette de La Lauze au pied de Banne, le convoi allemand est bloqué par les résistants du secteur D, dirigé par le commandant Bernard (Michel Bancilhon), qui ont pris position sur les hauteurs du village. La colonne ennemie est contrainte au repli. La Résistance a pour ordre de défendre les zones qu'elle contrôle fin juillet, donc d'empêcher toute incursion de colonnes ennemies.

Malheureusement le village de Banne dut subir de lourdes représailles : Dès le matin du 30 juillet, l’aviation mitraille les villages du secteur. La Wehrmacht entre dans le village, appréhende le maire Paul Maës. La poste et la mairie sont incendiées. Pendant deux jours les hommes de troupe se livrent aux actes habituels de destruction et de pillage. Des civils sont assassinés : Raymond Bouchet abattu à St Paul, Marius Manifacier tué dans son champ. A Chassagnes, le 31 juillet Joseph Aubert et sa sœur Marie-Thérèse sont abattus sans explication de même, Gaston Fabre. Au château de Lèbres on retrouve les cadavres d’Elie Bauzely et d’Adrien Carlan. Le maire est emmené comme otage à l’issue de la journée.

Après le 20 août 1944, les troupes allemandes en retraite après le débarquement allié en Provence firent encore deux victimes : Gaston Fabre, des Vans, le 20 août 1944, et Andrée Rouveyrol, de Berrias, le 23 août 1944.

Depuis, historiens et témoins se chamaillent et se contredisent sur l’issue de cet évènement. Le bilan des pertes infligées à l’ennemi diffère sensiblement. Une chose est certaine, la colonne composée de nombreux véhicules encadrés par des automitrailleuses, d’un blindé semi-chenillé avec son canon, le tout survolé par un avion a été stoppée. Un monument financé par une souscription publique à l’appel d’un comité constitué à cet effet fut inauguré le 28 juillet 1946. Il est parfaitement évocateur des embuscades victorieuses dressées en juillet 1944, et de leurs conséquences sur la population.

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