Les routes touristiques en France

Histoire des Alpes-Maritimes (06)

Menton ville d art et histoire basilique saint michel archange routes touristique des alpes maritime guide du tourisme provence alpes cote d azurLes Alpes-Maritimes, territoire emblématique du sud-est de la France, déploient un contraste saisissant entre les eaux azurées de la Méditerranée et les sommets alpins enneigés. De l’Antiquité à nos jours, cette région a été le théâtre d’échanges culturels, de conquêtes et d’innovations artistiques. De nombreux vestiges de l'histoire sont valorisés aujourd'hui : Trophée d'Auguste, colline du Château de Nice, thermes de Cemenelum, grotte du Lazaret. D'autres sont moins connus : châteaux de Drap et de Saint-Blaise, castellaras de Thorenc, oppidums des Baous, ruines des anciens villages de Gréolières ou de Castellar.

Blotti entre mer et montagne, le département des Alpes-Maritimes ne séduit pas seulement par ses paysages. Il est aussi une terre de mémoire où se croisent les échos de Rome, les pas des Sarrasins, les forteresses des ducs de Savoie et le faste de la Belle Époque. Chaque village, chaque sentier et chaque festival raconte une page du passé. Planifier votre voyage, c’est garantir un dépaysement enrichissant, mêlant patrimoine, aventure et douceur de vivre méditerranéenne.

Explorer son histoire, c’est plonger dans un passé façonné par les Grecs, les Romains, les Comtes de Provence et, enfin, la France moderne. Aujourd’hui, les vestiges médiévaux côtoient les villas Belle Époque, tandis que la nature offre une palette de paysages grandioses. Prêt pour le grand voyage dans le temps ? Planifiez votre itinéraire, chaussez vos plus belles chaussures de marche et laissez-vous porter par l’âme historique des Alpes-Maritimes, carrefour intemporel des civilisations. Partons à la découverte d’un territoire où chaque pierre raconte une histoire.

Les Alpes-Maritimes, carrefour de civilisations : un voyage à travers l’histoire !

Avant l’Antiquité : mégalithes et peuples ligures

Les premières traces humaines remontent au Néolithique, il y a plus de 6 000 ans, avec la présence de dolmens et cromlechs dans les vallées de la Vésubie et de la Tinée. Ces structures témoignent d’une société déjà organisée, tournée vers des rituels funéraires et communautaires.

Avant de devenir un haut-lieu du tourisme international, les Alpes-Maritimes furent le théâtre d’un intense brassage culturel. Ligures, Celtes, puis Romains s’y sont installés.  À l’âge du bronze, des villages fortifiés apparaissent, occupés par des populations ligures dont on retrouve la langue et les traditions dans certains toponymes.

Les Ligures vivait au nord de la péninsule italienne, entre les fleuves du Var, de la Magra et du Ces Ligures, maîtres des crêtes et des vallées, pratiquent un commerce de sel, de fer et de produits agropastoraux avec le bassin méditerranéen. 

Les Ligures et la fondation de Nikaïa

Le littoral abritait des communautés ligures, dont il ne subsiste que quelques vestiges de fortifications troglodytiques et de nécropoles. C’est entre le IIᵉ siècle av. J.-C. et le Ier siècle av. J.-C. que la cité grecque de Nikaïa (« la victorieuse ») voit le jour, bénéficiaire du commerce maritime entre l’Italie et le monde hellénistique.

Période grecque et romaine : fondations et romanisation

Au Ve siècle av. J.-C., les Phocéens de Massalia (Marseille) établissent des comptoirs sur la Côte d’Azur, semant les prémices de l’urbanisation côtière.

Biot plus beau detours de france porte des ancien remparts routes touristique des alpes maritime guide du tourisme provence alpes cote d azurConquête et intégration (IIe–Ier siècle av. J.-C.)

La conquête romaine s’amorce véritablement après la victoire sur les Salyens en 125 av. J.-C., puis se consolide par la fondation de colonies latines. Les Romains établissent un contrôle progressif des vallées alpines et de la côte, en transformant certains oppida ligures en garnisons militaires. L’annexion officielle intervient en 14 av. J.-C. sous Auguste, qui organise la province de Narbonnaise et rattache la région à la juridiction romaine. Les populations locales se voient offrir la citoyenneté romaine et intègrent peu à peu les institutions impériales.

Au IIe siècle av. J.-C., Rome annexe progressivement ces territoires, construisant routes et aqueducs pour relier Cimiez, Cemenelum et Antipolis (Antibes). À Cimiez, aujourd’hui quartier de Nice, les vestiges d’un amphithéâtre, de thermes et de villas témoignent du rayonnement de Cemenelum, cité romaine rivale de la grecque Nikaïa. La viabilité de la province repose sur un réseau routier et infrastructures : la Via Aurelia longe le littoral, reliant Rome à Gênes via Antipolis (Antibes) et Cemenelum (Cimiez). La Via Julia Augusta, construite sous Auguste, sécurise la traversée des cols alpins vers l’Italie. Des chemins secondaires desservent les vallées intérieures de la Vésubie, de la Tinée et de la Roya. À ces routes s’ajoutent aqueducs, ponts et stations de relais (mutationes) pour la poste impériale.

La romanisation s’appuie également sur la création de villas rurales, où se cultivent vigne, olives et blé, et sur l’implantation de droits civils romains. Trois types d’établissements coexistent : les colonies militaires (Cemenelum) fortifiées et dotées de casernes. Les villes civiques (Antipolis, Nicaea) avec forum, basilique et thermes publics. Les villae rusticae, domaines agricoles répartis dans la plaine et en altitude. L’économie s’articule autour de cultures méditerranéennes : vigne, olivier, blé et plantes aromatiques. Les salaisons de poisson (garum) et le commerce de sel s’exportent vers l’Italie et la Gaule narbonnaise. Les élites rurales et urbaines partagent un mode de vie grégaire dans les thermes, les tavernes et les forums, tandis que les esclaves travaillent dans les fermes, les carrières et les ateliers d’artisans.

Les populations locales adoptent le latin, les cultes impériaux et profitent d’un réseau routier qui relie la Via Aurelia aux cols alpins. Le paganisme romain s’impose progressivement : temples de Mars, Jupiter et divinisation de l’empereur jalonnent les cités. Les cultes indigènes perdurent localement, souvent fusionnés avec ceux de Rome (syncrétisme). Les inscriptions latines (stèles funéraires, dédicaces votives) documentent cette hybridation culturelle et témoignent de l’usage croissant du latin au détriment des dialectes ligures.

Les édifices majeurs – théâtre de Cimiez, amphithéâtre de Cimiez, aqueduc de Vence – illustrent l’essor urbanistique et l’adoption du modèle romain.

Cemenelum, capitale romaine de la province

Au IIIᵉ siècle ap. J.-C., la cité voisine de Cemenelum devient chef lieu de la province des Alpes-Maritimes. Les thermes, l’amphithéâtre et les substructions d’une vaste villa patricienne dévoilent un centre urbain important, où se tenaient assemblées les élites romaines en villégiature.

Au IIIe siècle, la crise de l’Empire provoque la désaffection de certaines voies et la ruine de villae isolées. Les incursions barbares (Francs, Wisigoths) et les raids francs sur la côte entraînent le recul de l’autorité romaine. À la fin du IVe siècle, l’administration impériale s’efface, ouvrant la voie aux dominations wisigothes puis byzantines, en gardant toutefois l’héritage infrastructural romain.

Biot plus beau detours de france vue du village routes touristique des alpes maritime guide du tourisme provence alpes cote d azurMonuments romains à visiter dans les Alpes‐Maritimes

Pour plonger dans l’antiquité gallo-romaine des Alpes-Maritimes, voici une sélection des sites et vestiges majeurs encore accessibles aujourd’hui.

  • Trophée d’Auguste (Trophée des Alpes) : Localisation : La Turbie Édifié en 6 av. J.-C., ce monument de 35 m de haut célèbre la pacification des « 45 tribus des Alpes » par Auguste. Il domine la côte et portait à l’origine une dédicace gravée aux peuples vaincus.
  • Site archéologique de CimiezLocalisation : Nice (quartier de Cimiez) Ancienne capitale de la province des Alpes Maritimes, Cemenelum offre : une Arènes de Cimiez (Nice) : amphithéâtre gallo-romain du Ier s. ap. J.-C., d’une capacité d’environ 10 000 spectateurs. vaste complexe thermal comportant frigidarium, tepidarium et caldarium, à deux pas du forum antique.. Un forum et un réseau d’égouts. Le musée archéologique attenant (dédicaces, mosaïques, objets de la vie quotidienne)
  • Mausolée de LumoneLocalisation : Roquebrune-Cap-Martin (41 av. Paul-Doumer) Monument funéraire le long de la Via Julia Augusta, rythmé par trois arcades voûtées et vestiges de fresques. Classé monument historique, il marque le passage de la grande voie côtière romaine.
  • Carrière romaine du Mont JusticierLocalisation : La Turbie (Chemin des Carrières Romaines) Site d’extraction de pierre taillée pour les constructions impériales, classé MH. Ses parois offrent un panorama exceptionnel et rappellent l’importance de la Via Julia Augusta pour le transport des matériaux.
  • Aqueduc de la Bouillide (Valbonne–Antibes) : canal d’adduction long de près de 15 km, dont des tronçons restent visibles autour du vallon Saint-Roman et de la Siagnole.
  • Pyramide de Falicon et grotte de Ratapignata (Falicon) : monument funéraire et grotte-sanctuaire érigés le long de la Via Julia Augusta, classés Monument Historique.
  • Tour (mausolée) de la Chèvre d’Or (Biot) : gros édifice cylindrique funéraire dressé à l’entrée de la cité antique de Biot, témoignage rare de l’architecture romaine locale.
  • Oppidum du Mont-Pézou (Vallauris) : plateau fortifié dominant la baie, avec vestiges de remparts et d’équipements militaires datés de l’époque romaine.
  • Colonnes romaines de Vence (Vence) : fragments de portique monumental mis au jour en centre-ville, vestiges d’une agglomération antique importante.
  • Fouilles de la villa gallo-romaine de La Colle-sur-Loup : mosaïques et thermes privés mis au jour en 2001.
  • Carrière de pierre calcaire du Mont-Justicier (La Turbie) : galeries et bancs d’exploitation.
  • Site de la Porte-de-Vence (plaine de Nice) : traces de villa agricole, pressoirs et citernes en contrebas du village.
  • Mausolée circulaire rupestre : vestige funéraire près du hameau de Luminy (Roquebrune-Cap-Martin).
  • Sarcophage monolithe réemployé comme bénitier dans l’église Sainte-Marie-Madeleine de Biot.
  • Pyramide funeraria et niche latomisée au flanc de Falicon, bordant la route antique vers Nice.
  • Vestiges d’Antipolis (Antibes) : enceinte gréco-romaine : vestiges des remparts d’Antipolis, protégés MH depuis 1939.
  • Monument romain provenant de Biot (Trophée de la Brague) : fragment d’un édifice de victoire transferé au bastion Saint-André, classé MH 1945.
  • Coaraze plus beau village routes touristique des alpes maritime guide du tourisme provence alpes cote d azurBornes milliaires le long de la Via Julia Augusta : repères de distance gravés en latin, subsistant autour de La Turbie et du col de Braus, jalonnant encore l’ancienne voie côtière impériale. Plus qu’une simple voie, cet axe de 200 000 km de routes impériales reliait Rome à la Gaule. En plusieurs points des Alpes-Maritimes, on peut encore repérer des sections pavées et des bornes routières antiques mises en valeur par des itinéraires de randonnée thématiques.

Collections muséales et expositions

  • Musée départemental des Arts Asiatiques : réserve d’objets romains non exposés, accessible sur rendez-vous (Nice).
  • Cabinet d’archéologie du château de Crémat : stèles lapidaires et fragments épigraphiques (Nice-Saint-Pancrace).
  • Musée d’archéologie de Vence : mosaïques et lampes à huile provenant d’une villa rurale proche.

En explorant ces sites, vous découvrirez la puissance architecturale et l’organisation civile qui ont façonné la Côte d’Azur antique. Pour aller plus loin : visiter le musée d’archéologie de Nice-Cimiez pour ses mosaïques et ses stèles. Consultez le musée d’archéologie d’Antibes pour voir en contexte l’aqueduc de la Bouillide et ses artefacts. Suivez les sentiers thématiques qui relient les bornes et carrières antiques autour de La Turbie. Participer à des fouilles expérimentales dans les vallées intérieures pour comprendre la vie rurale romaine. Participez aux journées européennes du patrimoine pour des visites guidées sur ces sites.

Période médiévale dans les Alpes-Maritimes (Ve–XVe s.)

Le Moyen Âge : forteresses, invasions et influences religieuses

Premiers remparts : des invasions aux villages perchés

Avec la chute de l’Empire romain, le territoire est pillé par les Wisigoths, des Lombards, puis subit les incursions sarrasines aux VIIᵉ–VIIIᵉ siècles, la région traverse des siècles d’instabilité. Les incursions sarrasines poussent les habitants à se réfugier dans les hauteurs. De là naissent des villages perchés comme Èze, Gourdon ou Sainte-Agnès, véritables balcons sur la Méditerranée. Les villages perchés, symboles de la vie médiévale en zone frontière.

Eze village perche medievale une ruelle pittoresque d eze village routes touristique des alpes maritime guide du tourisme provence alpes cote d azurAu cœur de ces bourgs, les églises romanes et les chapelles ornées de fresques médiévales rappellent le rôle central du religieux dans la vie quotidienne.

Les perles perchées : Èze, Saint Paul de Vence, Gourdon

  • Èze : perché à 430 m d’altitude, son chemin de ronde épouse la crête. Les ruelles étroites aux pavés moussus mènent à la chapelle Notre-Dame-de-l’Assomption (fin XIIᵉ siècle).
  • Saint Paul de Vence : remparts du XIVᵉ siècle, musée d’art moderne Maeght et collégiale Notre-Dame de la Conversion.
  • Gourdon : entre mer et montagne, panorama grandiose sur la Riviera depuis la terrasse du jardin exotique.

Conseil pratique : privilégiez une visite matinale au printemps ou à l’automne, quand la lumière rase les murailles et les sentiers sont moins fréquentés.

Haut Moyen Âge : féodalisation (Ve–Xe siècle)

Les grandes invasions marquent la transition entre Antiquité et Moyen Âge. Francs, Wisigoths et Lombards se disputent le territoire, détruisant souvent les anciens centres romains et fortifiant les hauteurs. Pour se protéger, les communautés fortifient les hauteurs : on dresse tours et châteaux contrôlant les vallées. La disparition de l’autorité centrale favorise l’émergence de seigneuries indépendantes. L’organisation sociale devient strictement féodale : chaque vallée ou comté se pilote par un seigneur local, rattaché – plus ou moins – aux royaumes francs puis à l’empire carolingien.

La chrétienté s’ancre profondément, marquée par la fondation d’abbayes comme Lérins, qui devient un grand foyer de savoir et de spiritualité. Evêchés, monastères et prieurés jalonnent les cols alpins, notamment l’abbaye de Lérins, foyer intellectuel et spirituel à partir du VIe siècle.

Moyen Âge central (XIe–XIIIe siècle)

La Renaissance rurale se traduit par l’essor des villages perchés et des bastides littorales. On consolide l’habitat : tours de guet, donjons et églises romanes se multiplient sur les crêtes. L’équilibre politique oscille entre le comte de Provence, protecteur du littoral, et la Maison de Savoie, qui gagne pied dans l’arrière-pays via alliances et mariages. Les ports de Nice, Antibes et Vintimille prospèrent grâce aux échanges méditerranéens.

Le Comté de Nice entre Provence et Savoie

Au XIe siècle, le comte de Provence étend son influence jusqu’à la Riviera, érigeant bastides et citadelles pour sécuriser le littoral. Dès le XIIIe siècle, la Maison de Savoie, forte de ses alliances matrimoniales, revendique le Comté de Nice et y installe des gouverneurs. Ce conflit franco-savoyard alterné crée une culture locale où se mêlent traditions provençales et usages piémontais. Les ports de Villefranche-sur-Mer et Nice deviennent des relais commerciaux essentiels, exportant huile, vins et salaisons vers Gênes, Marseille et Barcelone.

Le droit écrit apparaît : chartes communales pour Nice (XIIe siècle) et Antibes (XIIIe siècle.) garantissent libertés fiscales et commerciales, amorçant un embryon d’autonomie urbaine.

Bas Moyen Âge (XIVe–XVe siècle)

La crise du XIVe siècle combine peste noire, famines et conflits (Guerre de Cent Ans, luttes franco-savoyardes). Vallées et côtes subissent pillages et quarantaines ; certaines fortifications médiévales gardent encore les traces de ces sièges.

La montée en puissance de la Savoie culmine en 1388 avec la « Dédition de Nice » : les Niçois, soucieux de se protéger contre Marseille et la Provence, choisissent le duc de Savoie comme suzerain. Le comté devient terre savoyarde jusqu’au rattachement à la France en 1860.

Sur le plan culturel, on voit naître des écoles de vitraux et d’orfèvrerie, des pèlerinages vers les sanctuaires (Notre-Dame de la Seds à Nice) et l’essor de confréries laïques dédiées à l’artisanat, au commerce et à la charité.

La période des comtes de Provence (Xe–XVe siècle)

Origines et formation du comté (947–1125)

Le comté de Provence naît en 947 lorsque Boson II, comte d’Arles, reçoit du roi de Bourgogne le titre de « comte de Provence », marquant l’autonomie croissante de l’aristocratie locale face à l’empire carolingien et aux incursions sarrazines. À sa mort, ses fils Guilhem dit le Libérateur et Roubaud se partagent le territoire en indivis, fondant la féodalité provençale et initiant une période d’organisation politique et économique de la région.

Eze village perche medievale une ruelle d eze village routes touristique des alpes maritime guide du tourisme provence alpes cote d azurMaison de Barcelone et traité de division (1125)

1112 : Douce de Provence, descendante de Guilhem, épouse Raimond-Bérenger III de Barcelone. Cette union associe la Provence au vaste domaine catalan et introduit la première dynastie « barcelonaise » dans la région.

1125 : Traité entre Raimond-Bérenger et le comte de Toulouse – Alphonse-Jourdain – qui fixe la Durance comme frontière : le marquisat revient à Toulouse, le comté à Barcelone, stabilisant dès lors les limites politiques de la Provence médiévale.

Première maison d’Anjou (1245–1382)

La lignée barcelonaise s’éteint avec Raimond-Bérenger V (1216–1245). Sa sœur Béatrice hérite du comté et le transmet à Charles Ier d’Anjou, frère de Saint Louis, faisant naître la « première maison capétienne d’Anjou » en Provence. Sous cette dynastie :

La paix favorise le défrichement, le développement des foires et des ports (Marseille, Arles).

Les ordres monastiques et les universités (Aix, 1409) s’épanouissent, renforçant la vie intellectuelle et spirituelle.

La Provence, fief du Saint-Empire, entretient des liens étroits avec la Sicile angevine, déployant une administration centralisée autour du sénéchal et de la Chambre des comptes naissante.

Seconde maison d’Anjou et dédition de Nice (1382–1481)

1382 : À la mort de Jeanne Ire, les prétentions se partagent entre la maison d’Anjou issue de Louis Ier et Charles de Durazzo, déclenchant l’Union d’Aix (1382–1387).

1388 : Les Niçois, soucieux de protection contre Provence et Marseille, prêtent hommage au duc de Savoie (Dédition de Nice), détachant la rive est du Var du comté de Provence et jetant les bases du futur département des Alpes-Maritimes.

1481 : Le dernier prince angevin, Charles III du Maine, lègue la Provence à Louis XI de France, marquant la fin de l’autonomie comtale et l’intégration définitive de la région au royaume de France (effectif en 1487).

La période savoyarde dans les Alpes-Maritimes

Dédition de Nice et création du Comté savoyard (1388–1419)

En 1388, les notables niçois, inquiets des troubles provençaux, prêtent hommage au comte Amédée VII de Savoie lors de la “Dédition de Nice”, actée à l’abbaye Saint-Pons le 28 septembre. Ce compromis chasse l’influence angevine et incorpore Nice, la viguerie de Puget-Théniers et plusieurs vallées (Tinée, Vésubie, Lantosque) aux États de Savoie. La renonciation définitive de la maison d’Anjou intervient en 1419 : Yolande d’Aragon, veuve de Louis II d’Anjou, cède les droits sur Nice au duc de Savoie, tandis que l’empereur Sigismond ratifie la cession comme fief impérial du Saint-Empire.

Administration et organisation territoriale (XVe–XVIe siècle)

Les “Terres neuves de Provence”, terme désignant initialement la rive gauche du Var, s’élargissent progressivement : comté de Tende (1581) et seigneurie de Dolceacqua (1524) sont intégrés aux États de Savoie. Nice devient capitale maritime du duché, sous l’autorité d’un gouverneur savoyard nommé directement par Turin. L’appareil judiciaire s’organise autour d’un sénat à Nice et d’une sénéchaussée à Villefranche, assurant l’application des coutumes savoyardes.

Fortifications et essor maritime (XVIe–XVIIe siècle)

Projet Commanditaire Année Impact principal
Citadelle de Villefranche-sur-Mer Emmanuel-Philibert 1553 Port militaire et contrôle de la rade
Port franc de Nice Charles-Emmanuel I 1614 Exonérations fiscales, attractivité commerciale
Sénat de Nice Charles-Emmanuel I 1614 Juridiction supérieure pour les affaires civiles et criminelles

Sous Charles-Emmanuel I, ces infrastructures consolident la position stratégique du Comté de Nice face aux puissances méditerranéennes et stimulent le commerce transalpin.

Tableau des principaux seigneurs et institutions

Dynastie ou ordre  Territoires principaux  Période clé
Maison de Provence Menton, Antibes, littoral jusqu’à Toulon  XIe–XIIIe s.
Maison de Savoie Nice, Pays niçois, vallées intérieures XIIe–XVe s.
Baronnies ligures Sospel, La Brigue, Roya  XIe–XVe s.
Abbaye de Lérins Îles de Lérins, rôle spirituel et culturel Ve–XIIe s.
Évêché de Vence Vence, contrôle ecclésiastique et seigneurial  VIe–XVe s.

La turbie eglise saint michel et trophee des alpes routes touristiques des alpes maritimes guide touristique de la provence alpes cote d azurMonuments médiévaux à visiter dans les Alpes-Maritimes

Découvrez ci-dessous quelques-uns des sites médiévaux encore visibles aujourd’hui.

  • Tourrettes-sur-Loup : village perché aux ruelles voûtées, dont l’église Saint-Grégoire remonte au XIIIᵉ siècle.
  • Château de Gourdon : forteresse du XIᵉ siècle avec muraille, donjon et terrasses dominant la vallée du Loup.
  • Vieux-Tende : ensemble fortifié le long de l’ancienne route royale du sel, avec maisons serrées et bastions médiévaux.
  • Vieux-La Turbie : vestiges d’enceinte et de portes fortifiées autour du noyau médiéval, voisinant le Trophée d’Auguste.
  • Château des Grimaldi (Antibes) : édifice fondé au XIIᵉ siècle, remanié au XVe siècle et devenu Musée Picasso, classé Monument Historique.
  • Fort Saint-André (Antibes) : demi-bastion du XIVᵉ siècle et remparts classés, ouvrant sur l’ancienne porte de France.
  • Collégiale Saint-Martin (La Brigue) : église collégiale fondée au XVe siècle, protégée depuis 1949 pour son architecture et ses décors.
  • Chapelle Notre-Dame-des-Fontaines (La Brigue) : chapelle du XVe siècle, inscrite pour ses fresques et modillons sculptés.

Pour prolonger votre immersion médiévale, participez aux reconstitutions historiques de Tende, explorez les sentiers fortifiés de Saorge ou suivez une visite nocturne du vieux village de La Turbie. Visiter les villages perchés de Peillon, Saint-Agnes et Saorge pour leurs tours médiévales et murs d’enceinte. Explorer l’abbaye de Lérins (Île Saint-Honorat) et ses cryptes mérovingiennes. Parcourir la vieille ville de Nice pour y découvrir la cathédrale Sainte-Réparate et les vestiges des remparts savoyards. Visitez la citadelle de Villefranche et le port Lympia pour comprendre l’héritage militaire et maritime. Explorez les églises baroques de Laghet et Sospel pour apprécier le style artistique savoyard.

Consulter les archives départementales de Nice pour les chartes communales et les actes seigneuriaux du XIVe siècle. Parcourez l’exposition virtuelle “Le Comté de Nice et la maison royale de Savoie” des Archives 06.

Etat de Savoie et l’empreinte baroque

Du XVe au XIXe siècle, les Alpes-Maritimes appartiennent pour l’essentiel aux États de Savoie. Cette influence se lit encore dans le style baroque des églises de la vallée de la Roya ou du pays niçois, avec leurs façades colorées et leurs intérieurs flamboyants. C’est aussi à cette époque que se développe l’art défensif, avec les fortifications de Vauban à Saint-Martin-Vésubie ou Villefranche-sur-Mer.

Vence routes touristiques des alpes maritimes guide touristique de la provence alpes cote d azurVauban et les fortifications

Au XVIIᵉ siècle, l’ingénieur militaire Sébastien Le Prestre de Vauban renforce les défenses littorales et alpines : Fort de la Revère (à Nice), observatoire dominant la baie. Fort du Mont-Alban offrant une vue stratégique sur Villefranche et Nice. À ne pas manquer : la reconstitution historique du Fort de Mont Alban, visites guidées thématiques sur la poliorcétique (art du siège).

Baroque, modernisation et grands travaux (XVIIe–XVIIIe siècle)

Le style baroque marque l’architecture civile et religieuse (retables, façades d’églises) dans toute la région niçoise. Charles-Emmanuel II (1648–1675) met en chantier la dalle et le port Lympia à Nice, facilitant l’exportation des produits du Comté (céréales, agrumes) et consolidant les liaisons maritimes avec le Piémont. Sous Charles-Emmanuel III et Victor-Amédée III, la nouvelle route carrossable de Tende (1742) et l’aménagement de la route de la Corniche renforcent l’accessibilité des vallées intérieures et dynamisent le tourisme naissant.

A voir : Chapelle des Pénitents blancs à Nice : retable doré, plafond à caissons et prestigieuses sculptures du XVIIᵉ siècle. Églises de la vallée de la Roya : Breil-sur-Roya, Saorge… Fastueuses façades peintes, intérieurs foisonnants de stucs, fresques et dorures à l’italienne.

La Révolution française abolit temporai­rement la seigneurie de Nice, mais le Congrès de Vienne (1815) rétablit la Savoie sur la rive droite du Var. Ce n’est qu’en 1860, par le traité de Turin, que le Comté de Nice est définitivement cédé à la France, marquant un véritable tournant administratif et économique.

Traité de Turin et retour à la France (1860)

Le 24 mars 1860, le traité de Turin consacre l’échange du Comté de Nice et de la Savoie du Royaume de Sardaigne à la France contre l’appui français à l’unification italienne. Après un plébiscite approuvant le rattachement, le département des Alpes-Maritimes naît officiellement le 14 mars 1860, mettant fin à près de cinq siècles de domination savoyarde. Ce basculement politique s’accompagne d’un essor urbain remarquable.

Villégiature et rayonnement aristocratique

Le Second Empire puis la Belle Époque attirent aristocrates russes, britanniques et artistes venus chercher lumière et inspiration. Sur le plan infrastructural, l’arrivée du chemin de fer relie Nice à Marseille dès 1864, puis à Vintimille, favorisant le trafic de passagers et de marchandises. Le tourisme de masse naissant coexiste alors avec les activités traditionnelles de pêche, d’agriculture et d’artisanat. Au XVIIe et XVIIIe siècles, la mode du « bain de mer » naît à Nice, attirant aristocrates et artistes d’Europe du Nord en quête de douceur climatique. Les premières villas Belle Époque surgissent, dessinées par des architectes britanniques et russes, jalonnant la Promenade des Anglais et la route de la Corniche. Menton, jadis peuplée de pêcheurs, se transforme en station huppée, reconnue pour ses agrumes et son microclimat. Le territoire voit naître un tourisme de santé, bientôt relayé par les premières publications médicales vantant les vertus de l’air iodé.

XXe siècle : tourisme, guerre et innovation

Entre-deux-guerres, la Côte d’Azur accueille festivals de musique, congrès médicaux et congrès artistiques, posant les bases du Nice Jazz Festival en 1948.

Parc national du mercantour guide touristique de la provence alpes cote d azur 2La Seconde Guerre mondiale dans les Alpes-Maritimes

Durant la Seconde Guerre mondiale, les Alpes-Maritimes subissent l’occupation italienne puis allemande. La région devient aussi une terre de refuge pour des milliers de juifs fuyant les persécutions, notamment grâce à l'action de résistants locaux et de religieux. La Seconde Guerre mondiale impose occupations et combats, notamment dans le Mercantour, théâtre de maquis alpins.

Mobilisation et « Drôle de guerre » (septembre 1939 – mai 1940)

Dès la déclaration de guerre à l’Allemagne, le 3 septembre 1939, le département s’organise pour barrer la frontière alpine. 520 000 habitants sont évacués des zones frontalières entre la ligne Maginot et la frontière italienne, vers l’arrière-pays et la Provence. Les fortifications de la Ligne Maginot des Alpes, complétées par de nouveaux ouvrages à Rimplas et Flaut, entrent en état d’alerte pour contrer une éventuelle offensive italienne ou allemande. Cette période de tension, restée statique, laisse place à l’angoisse et aux préparatifs tandis que la population s’habitue à la vie sous cocon défensif.

Bataille des Alpes et occupation italienne (juin 1940 – novembre 1942)

Le 10 juin 1940, Mussolini déclare la guerre à la France et lance l’offensive dans les Alpes contre des troupes françaises pourtant bien retranchées. Du 10 au 25 juin, les soldats italiens occupent Fontan, Isola, la Haute-Tinée, la Roya et la Bévéra avant d’être contenus par la Ligne Maginot alpinе. L’armistice du 24 juin 1940 officialise cette occupation qui voit jusqu’à 142 000 soldats italiens déployés dans le département. Malgré l’occupation, les Juifs ne sont pas pourchassés systématiquement, mais des résistants et réfugiés antifascistes font l’objet de rafles et d’internements.

Faits d’armes majeurs pendant la bataille des Alpes

Voici quelques-unes des actions les plus marquantes, illustrant l’audace et l’efficacité des troupes françaises.

La résistance de Menton

Le 21 juin, le XVe corps italien attaque Menton : la garnison française du secteur fortifié des Alpes-Maritimes repousse l’assaut, infligeant de lourdes pertes et conservant la ville jusqu’à l’armistice .

Le fortin de Pont-Saint-Louis

Aux abords de Menton, neuf hommes seulement tiennent le petit ouvrage de Pont-Saint-Louis. Malgré les bombardements et l’infanterie italienne, ils tiennent bon sans être submergés .

Ces exemples montrent à quel point, en juin 1940, l’Armée des Alpes a su allier ingéniosité, discipline et détermination pour repousser un adversaire numériquement supérieur. Mise en place d’un « chemin de mémoire » : depuis 2023 :  140 panneaux pédagogiques répartis sur 18 sites (FR–IT) retracent la Bataille des Alpes, valorisant ce succès militaire et développant le tourisme mémoriel.

Régime de Vichy et collaboration locale (juillet 1940 – novembre 1942)

Le 10 juillet 1940, l’Assemblée nationale vote les pleins pouvoirs à Pétain, et le Conseil général est remplacé par une commission administrative nommée par Vichy. La Légion française des combattants se crée à Nice le 5 octobre 1940, et rassemble 50 000 adhérents, soit près de 10 % de la population départementale . Les maires des communes de plus de 2 000 habitants sont désormais désignés par le gouvernement de Vichy, renforçant l’emprise de l’État autoritaire sur les affaires locales. La propagande maréchaliste gagne rapidement l’opinion avant que les actions violentes des milices n’éveillent des frilosités.

Après l’armistice de juin 1940, de petits groupes diffusent tracts et journaux clandestins pour dénoncer l’Occupation et soutenir les Alliés. Les mouvements Combat, Libération-Sud et Franc-Tireur se structurent localement, recrutent des réseaux de renseignement et organisent cachettes pour réfractaires au STO, jetant les bases d’une Résistance coordonnée en zone Sud.

En septembre 1940, Emmanuel d’Astier de la Vigerie et le commandant Corniglion Molinier fondent à Cannes un petit réseau qu’ils baptisent « La Dernière Colonne ». Malgré leur inexpérience, ils placardent, de Nice à Marseille, des affiches appelant à rompre avec Vichy. Après l’arrestation de plusieurs colleurs en février 1941, le groupe se disperse, mais sa première action de grande ampleur marque les esprits.

Le hameau de bousieyas au printemps neves en arriere plan guide du tourisme de la pacaÀ 15 ans, l’élève Jacques Antoines fonde en 1940 le « Groupe Lorrain », graffitant la nuit des slogans anti-nazis sur les murs de Nice. Son slogan préféré, « Non à l’occupation », fleurit dans tout le quartier de Saint-Jean. Débusqué, il est arrêté le 26 juin 1941 et interné, devenant l’un des plus jeunes prisonniers politiques du département.

Occupation italienne (novembre 1942 – septembre 1943)

Après le débarquement allié en Afrique du Nord (8 novembre 1942), l’Italie étend son occupation à toute la zone sud-est, incluant les Alpes-Maritimes. Les Italiens installent des camps d’internement à Sospel, Castellane et Embrun pour y détenir résistants et réfugiés antifascistes. Les actes de sabotage contre les garnisons italiennes se multiplient durant ces neuf mois et provoquent l’instauration, le 16 août 1943, d’un couvre-feu absolu et de sanctions sévères pour détention d’armes ou incitation à la désertion. Ce régime, moins brutal envers les Juifs que la suite, reste néanmoins lourd pour la population locale.

Jean Moulin ouvrit fin 1942, au 22 rue de France à Nice, la « galerie Romanin » pour masquer ses activités clandestines. Occupée par les Italiens, la ville offrait un maigre risque de contrôle. Ce fausse-couverture lui permit d’accueillir ses alliés, d’échanger des informations et de diffuser la presse de la France libre jusqu’à son arrestation à Caluire en juin 1943.

En janvier 1942, Joseph Arnaldi, élève du Lycée Masséna à Nice, réunit une dizaine de camarades pour créer un réseau de renseignement et de distribution de tracts. Ils se retrouvent dans un petit logement du Vieux-Nice, échangent codes et plans alliés, puis expédient les informations vers Londres via des courriers diplomatiques : un exploit pour des adolescents.

Les sous-marins de la Marine française et de petites felouques basées à Antibes participèrent, dès 1943, à des opérations de minage et de torpillages contre les navires de transport ennemis. Ces actions, restées longtemps confidentielles, figuraient dans le DTR n° 14 du Musée de la Résistance Azuréenne sous le titre « Sous-marins et felouques au large d’Antibes ».

Occupation allemande (septembre 1943 – août 1944)

Le 8 septembre 1943, à la suite de l’armistice de Cassibile, la Wehrmacht remplace les Italiens et occupe totalement le département jusqu’en août 1944. Les Allemands multiplient les fortifications côtières et intérieures (blockhaus, champs de mines, batteries antichars) pour prévenir un futur débarquement allié. La Gestapo mène des rafles de Juifs et de résistants, notamment depuis l’Hôtel Excelsior à Nice, centre d’enregistrement de 2 142 arrestations avant déportation. Les réseaux de résistance subissent répression et exécutions, tandis que l’administration locale s’enlise sous la terreur nazie.

Terre de refuge et résistance

Grâce à l’engagement de figures locales (Albert Camus, le père Joseph-Marie Timon-David, et bien d’autres), la région offre un couloir de passage pour les Juifs fuyant le Nord de la France. Les sanctuaires, couvents et quelques maquis alpins participent à cet « exode humanitaire ».

Le 26 janvier 1943, ces trois grands mouvements fusionnent en Mouvements Unis de la Résistance (MUR) afin d’unifier le commandement, d’organiser l’Armée Secrète (AS) et de préparer des actions plus audacieuses contre l’Occupant. Cette unification renforce la cohésion des réseaux, optimise la logistique clandestine et multiplie les sabotages et parachutages d’armes depuis Londres.

Parc national du mercantour guide touristique de la provence alpes cote d azurÀ partir de 1943, la Résistance azuréenne passe à l’offensive sur les voies ferrées : le 9 janvier 1943, première action ferroviaire contre le tunnel de Riquier à Nice, visant à perturber le trafic militaire italien. En Avril 1943, sabotage de la gare de Cannes La Bocca par des Groupes Francs de Franc-Tireur et Combat.

Juin 1944, dans le cadre du Plan Vert, destruction coordonnée de rails, aiguillages et caténaires entre Cannes et Menton pour ralentir les transports de troupes et matériels italiens puis allemands‍.

Résistance et Libération (été 1944)

Dans la nuit du 14 août 1944, les réseaux azuréens captent sur la BBC le message codé « Le chef est affamé », confirmant aux maquisards le Débarquement de Provence. Cette formule, dernière d’une série du style « Nancy a le torticolis », déclenche l’alerte générale et prépare l’insurrection de Nice quatre jours plus tard.

Les Alliés débarquent en Provence les 14 et 15 août 1944, ouvrant la voie à l’avancée vers la Côte d’Azur et la libération progressive du département. Du 27 au 28 août 1944, une guérilla urbaine menée par 350 résistants niçois libère Nice sans appui direct allié : ils prennent la caserne Auvare, font sauter le port et le phare, forcent la Wehrmacht à se replier et célèbrent la fin de l’Occupation locale, illustrant le rôle décisif de la Résistance dans la Libération de la Côte d’Azur.

Dans l’arrière-pays, maquis franco-italiens mènent des actions coups de poing, à l’instar du maquis de L’Albarea à Sospel où quinze partisans furent fusillés le 12 août 1944 (commémoré chaque année). Cette libération s’inscrit dans un élan national, mais les violences et destructions laissent une trace profonde dans les mémoires locales.

Principales stratégies de la Résistance dans les Alpes-Maritimes

Renseignement et liaisonMise en place de réseaux locaux d’informateurs dans les gares, ports et camps STO. Transmission des données militaires (positions des troupes, convois, fortifications) aux Alliés par liaison radio clandestine ou courrier diplomatique. Utilisation de lycéens et étudiants (réseau Masséna, groupe Arnaldi) pour collecter et exfiltrer des rapports vers Londres ou Alger.

Propagande clandestine et mobilisationDiffusion de journaux et tracts édités par Combat, Libération-Sud, Franc-Tireur puis MUR pour contrer la presse vichyste. Placardages nocturnes d’affiches anti-occupant et slogans peints (Nice, Cannes, Antibes) pour maintenir le moral de la population. Organisation de réunions secrètes dans le Vieux-Nice et les villas cossues pour recruter et former de nouveaux résistants.

Sabotage des infrastructuresAttaques ciblées sur les voies ferrées et tunnels pour perturber le trafic militaire italien puis allemand. Destruction d’aiguillages, câbles téléphoniques et caténaires dans la vallée du Paillon et autour de Menton, plans connus sous le nom de « Plan Vert » et « Plan Rouge ». Démantèlement de blockhaus ferroviaires lors de parachutages d’explosifs en arrière-pays, ralentissant les renforts ennemis jusqu’en août 1944.

Maquis et guérilla arméeCréation de maquis dans les massifs de Beuil, Authion, Roya, Tinée et Vésubie pour abriter armes et combattants. Embuscades, patrouilles nocturnes et harcèlement d’unités allemandes lors de leur retrait est-ouest.

Sauvetage et solidaritéRéseaux d’aide aux juifs et opposants (Marcel à Nice, Convoi 41 à Antibes) fournissant faux papiers, hébergement et guides vers la Suisse ou l’Italie. Organisation de filières pour réfractaires au Service du Travail Obligatoire et prisonniers évadés, souvent cachés dans des fermes isolées. Montée en puissance des actions de secours conjointes avec les Quakers et le Centre américain de secours pour protéger plusieurs milliers de réfugiés.

Coordination et unificationRassemblement, le 26 janvier 1943, des mouvements Combat, Libération-Sud et Franc-Tireur en Mouvements Unis de la Résistance (MUR) pour centraliser le commandement. Mise en place de l’Armée Secrète, du Noyautage des Administrations Publiques et des sections parachutage, assurant un maillage départemental structuré. Participation au Conseil National de la Résistance, première réunion à Paris le 27 mai 1943, garantissant l’alignement des actions locales sur la stratégie nationale de libération.

Borie dans le parc naturel regional des prealpes d azur guide du tourisme des alpes maritimes pacaFigures emblématiques de la Résistance dans les Alpes-Maritimes

Jean Moulin (alias “Romanin”) : Jean Moulin, envoyé par de Gaulle pour unifier la Résistance en zone Sud, ouvre fin 1942 à Nice la « galerie Romanin ». Sous ce couvert d’un atelier d’art, il héberge des émissaires, organise les réseaux Combat, Libération-Sud et Franc-Tireur et assure la diffusion de la presse libre.

Emmanuel d’Astier de la VigerieJournaliste et officier, il fonde en septembre 1940 à Cannes le réseau « La Dernière Colonne ». Premier groupe azuréen à passer à l’action contre Vichy, il orchestre placardages, tracts et contacts avec Londres avant la dispersion forcée de ses membres début 1941.

Commandant Corniglion MolinierCo‐fondateur avec d’Astier de la Vigerie de La Dernière Colonne, ce militaire retraité supervise la création de cellules FTPF (Francs‐Tireurs et Partisans Français) dans tout le département. Son sens de la discipline façonne les premiers maquis azuréens.

Jacques AntoinesÀ seulement 15 ans, ce collégien de Saint-Jean-de-Grasse graffe dès l’automne 1940 « Non à l’occupation » dans les rues de Nice. Dénoncé et interné en juin 1941, il devient l’un des plus jeunes prisonniers politiques du département, symbolisant l’engagement juvénile.

Joseph ArnaldiÉtudiant au Lycée Masséna de Nice, il réunit en janvier 1942 une dizaine de camarades pour créer un réseau de renseignement. Cachés dans le Vieux-Nice, ils collectent plans et codes alliés puis les transmettent à Londres via des liaisons diplomatiques.

Quelques autres noms à retenirMarie Pastor : infirmière de Nice, hébergeuse de maquisards et auxiliaire du réseau Marcel. Raymond Bouvier : chef local de l’Armée Secrète, il coordonne les parachutages d’armes dans l’arrière-pays. Thérèse Bricard : résistante FTP, organise filières d’évasion vers l’Italie depuis Menton.

Après la guerre, le département renaît sous le signe de la modernité et du rayonnement culturel, de Cannes à Antibes, en passant par le développement du musée Matisse ou de la Fondation Maeght. Dans l’après-guerre, l’essor des sports d’hiver voit naître les stations d’Auron et d’Isola 2000, tandis que Sophia Antipolis, créée dans les années 1970, devient la « Silicon Valley méditerranéenne ». Cette dualité mer-montagne se renforce avec des infrastructures de transport toujours plus performantes.

XXIe siècle : enjeux patrimoniaux et développement durable

Aujourd’hui, la préservation du patrimoine historique s’accompagne de politiques environnementales pour lutter contre l’érosion côtière et la pression urbaine. Les sites comme le Mercantour ou les villages perchés sont classés, tandis que de nouveaux musées (Musée d’Archéologie de Nice) ouvrent leurs portes. Le tourisme s’oriente vers des expériences responsables : randonnées en famille, découverte des cultures locales et valorisation des savoir-faire ancestraux. À l’aube d’un nouveau cycle, les Alpes-Maritimes conjuguent mémoire, innovation et respect des écosystèmes.

Les Alpes-Maritimes invitent le visiteur à conjuguer patrimoine et art de vivre. Chaque ville, chaque sentier, chaque pierre porte l’écho d’un passé riche et contrasté. Que l’on explore les ruelles de Vence, les remparts d’Èze, ou les musées de Nice, c’est un véritable voyage dans le temps qui s’offre à nous.

Conseils pour un voyage historique réussi

  • Anticiper les saisons : Printemps (mars–juin) et automne (septembre–octobre) pour bénéficier d’une météo clémente et éviter la foule estivale.
  • Prévoir des chaussures confortables pour les randonnées patrimoniales (villages perchés, forts Vauban).

Menton ville d art et histoire basilique saint michel archange routes touristique des alpes maritime guide du tourisme provence alpes cote d azurItinéraires thématiques

  • Circuit Romain : Cimiez (Nice) → Antibes (ruines sous la cathédrale) → Aspremont (thermes antiques).
  • Route baroque : Breil-sur-Roya → Saorge → Sospel → Peille. Plus d'information.
  • Traces de la Belle Époque : Promenade des Anglais → Hôtel Negresco → Casino de Beaulieu-sur-Mer.

Visites guidées et audioguides

  • De nombreuses offices de tourisme proposent des balades guidées à pied ou en petit train, ainsi que des audioguides téléchargeables.

Patrimoine immatériel

  • Ne manquez pas les fêtes traditionnelles :
  • Carnaval de Nice (février) et Bataille de Fleurs.
  • Fête du Citron à Menton (février–mars).
  • Fêtes médiévales d’Antibes (juillet).

Les Alpes-Maritimes fédèrent un réseau muséal d’envergure :

  • Musée Matisse : collection d’œuvres majeures, jardin méditerranéen.
  • Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence : architecture signée Josep Lluís Sert, œuvre d’art total (sculpture, peinture, céramique).
  • Musée d’Archéologie de Nice-Cimiez : fouilles et expositions autour de la cité romaine.
  • Balade thématique : suivez le « Sentier des Artistes » de Nice à Cagnes sur Mer, jalonné d’œuvres contemporaines en plein air.
  • La Ligne Maginot alpine : ouvrages de Roche-la-Croix et Saint-Ours. Circuits de la Ligne Maginot et les forts alpins restaurés (Rimplas, Mont Agel).
  • Mémorial de la Résistance à Nice : témoignages, archives et expositions permanentes.

Les Alpes-Maritimes offrent un parcours historique riche, rythmé par des vestiges antiques, des forteresses médiévales, l’opulence baroque et les splendeurs de la Belle Époque. Mais ce territoire vit aussi pleinement son présent, en articulant mémoire et dynamisme culturel. À chaque détour de ruelle, le visiteur peut ressentir la profondeur des époques passées tout en profitant des atouts contemporains : musées de renommée, festivals internationaux et douceur de vivre méditerranéenne.

Nos coups de coeur dans les Alpes-Maritimes

Hébergement :

Restauration :

Les dernières news touristiques

N'oubliez pas !

Par respect pour les habitants et l'environnement, merci de respecter les panneaux signalétiques et consignes :

  • Feux interdits (pas de barbecue)
  • Camping interdit
  • La nature est fragile et des chutes de pierres sont parfois fréquentes.
  • Veuillez ramasser vos déchets avant de partir.
  • Plus que les sacs plastiques ou les pailles, ce sont les mégots de cigarettes qui pollueraient le plus les océans. les filtres à cigarettes se dégradent très lentement. Deux ans en moyenne.
  • L'un des "petits gestes élémentaires" à accomplir : ne plus jeter ses mégots par terre. 

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